Et voilà, Pouf ! Je me réveille ce matin et je me retrouve avec un an de plus, comme ça, l'air de rien.
25 ans, 1/4 de siècle, ça sonne bien, ça sonne rond. En fait ça sonne plutôt comme un coup de blues: 25 ans, meeeeerrrrrrrrdddddddddeeeee, ça fait un choc !
A peine on nous dit "ça y est t'as 18 ans, t'es majeur c'est cool ! t'as la vie devant toi gnia gnia gnia" qu'on se retrouve à regarder derrière...
Bon OK, 25 c'est pas la fin du monde: pas encore d'arthrite, (presque) toutes mes dents, le viagra peut attendre, et c'est encore un peu tôt pour être le blasé de la vie de service. Mais alors quoi ? Ben c'est le "regarder derrière" qui pose problème, et un peu le devant aussi. A un chiffre rond comme ça, on en arrive à se poser des questions sur tout et sur rien, à se demander ce qu'on fout là et surtout ce qu'on a foutu pour en arriver là. Je veux dire, on se fait un trajet dans la tête à un moment, on prévoit les choses, on fait des projets, et en fait on se rend compte que non, ça s'est pas du tout passé comme ça.
C'est pas que je me plains, au contraire je suis plutôt content du parcours jusqu'ici, hors certains événements bien sûr, mais voilà, y'a des pièces qui manquent. On se trouve à passer la soirée dans une résidence étudiante, ambiance sympa, du monde et surtout des jeunes, tout ça pour se dire "merde, ça m'aurait plu de vivre dans ce type d'endroit !". Et puis ça s'accumule: j'aurais du faire de la planche ou du kite quand j'étais sur le caillou, partir à l'étranger pour les études, faire plus de concerts, plus de grands rassemblements, m'inscrire à telle école, faire ou dire telle chose à tel moment, etc. Et finalement ça fait vide, quand on voit tout ce qu'on aurait pu faire, tout ce qu'on a loupé. Oui d'accord, je peux toujours me mettre au kite ou apprendre à jouer de la guitare, mais la saveur sera différente, et des souvenirs sont incontestablement perdus.
Et voilà qu'on en arrive à comparer, voir où ils en sont ces potes d'enfance, du collège. Lui il a un gosse depuis 3 ans, le deuxième est en route, lui il est marié depuis cet été, elle est fiancée, des boulots, des maisons, des vies de famille... Pfffffff, y'a un truc qui va pas là, une marche manquée c'est pas possible. C'est donc ça qu'on nous veut ? Grandir et avoir des potes, des problèmes existentiels quand on est ado, des mauvaises passes, puis se trouver un appui et continuer avec, se trouver un boulot, gagner de l'argent, fonder une famille, puis la voiture, la maison, les mauvaises passes, une autre voiture, se coucher, se lever, partir au boulot, voir les gosses grandir en faisant de notre mieux pour qu'il fassent pas les mêmes conneries, enfin qu'ils le loupent pas, eux, le virage. Mais putain j'en veux pas moi de ça ! Métro-Boulot-Dodo, c'est comme ça qu'on dit ? C'est pas grave, ça doit être une question d'habitude, puis y'a toujours la télé pour se changer les idées.
Pourtant l'équation était simple: travaille bien à l'école, aies de bonnes notes, et tu pourras choisir ta voie et avoir une vie qu'elle est chouette.
Enfin, ça doit être une question de maturité, c'est ce qu'on me répète tout le temps: "faut avoir un peu les pieds sur terre, et être responsable". Seulement, j'ai toujours pas compris ce que c'est, la "maturité" ! Penser à ses notes et à son diplôme, sortir quand c'est raisonnable, faire passer les études avant ses projets persos, et enfin comprendre que le monde est comme il est et qu'il faut faire avec, c'est ça la maturité ? Ça craint, j'ai vraiment loupé une marche: celle entre l'adolescence et maintenant. Toujours les rêves de gosse, toujours envie de changer le monde, ça en devient vraiment inquiétant. Inconscience ? Égoïsme ? Prétention ? J'en sais rien, peut être tout à la fois. Ce qui est certain, c'est qu'il y a un manque, un gros manque. Je cherche, je cherche ce que je cherche. Et il y a ce besoin de communiquer, ici, partout. Et vivre là où tout le monde se parle, mais personne ne s'écoute, ça n'arrange vraiment pas les choses...
Le jour s'est levé
Sur cette étrange idée
La vie n'est qu'une journée
Et la mort qu'une nuit
La vie n'est ajournée
Que si la mort lui nuit
(*)
PS: bon ok j'ai triché, c'était hier en fait mon annif :)
PPS: uh, déjà minuit passé ? Ben c'était avant hier alors !
PPPS: Me suis enfin décidé à poster, et passer outre ma googlophobie. Évidemment, personne ne vas lire un truc pareil, mais au moins, ça permet de coucher un peu les choses. Pourvu que ça dure...
(*) Téléphone - Le jour s'est levé