Salut à Toi à la Pycon à Lille dès demain

goffi 03/10/2018, 09:44 SàT projet release libre GNU-linux jabber-xmpp planet-libre seenthis

Pour les libristes habitant près de Lille, je serai à la Pycon cette semaine avec 2 jours de sprint autour de « Salut à Toi », puis une conférence le samedi à 16:30.

Si vous n'allez pas à la Pycon (et même si vous y allez ;) ), on peut aussi se voir pour une petite bière dans le vieux Lille en soirée. Bref n'hésitez pas à me contacter si vous voulez parler décentralisation, réseaux « sociaux », XMPP et/ou politique !

Salut à Toi 0.7 alpha, contributrices, contributeurs, à vos claviers !

goffi 05/07/2018, 14:05 SàT projet release libre GNU-linux jabber-xmpp planet-libre seenthis

C'est avec plaisir que je vous annonce la sortie de la première version alpha de Salut à Toi 0.7. Cela permet d'une part de vous montrer l'état, les avancées et l'orientation du projet, mais aussi de faire un appel à la contribution. Je vais dans la suite de cet article vous présenter une partie des capacités de Salut à Toi, ainsi que vous expliquer briévement comme les utiliser.

Vous trouverez un lien vers un fichier .apk pour tester sur Android dans la section « Testez ! ».

Pour mémoire, Salut à Toi est un écosystème collaboratif, multi interfaces (web, bureau, appareils portatifs, terminal, ligne de commande), multi-plateformes, et multi-usages. Il permet de gérer vos communications, de vous organiser, de partager vos fichiers, etc. C'est aussi, et avant tout un projet engagé qui prend en compte l'impacte des nouvelles technologies sur nos vies, et qui cherche à stimuler le débat public.

Nous allons nous concentrer sur les interfaces Web, et bureau/appareils portatifs, car ce sont celles qui sont les plus susceptibles d'intéresser le plus grand nombre.

Interface web (appelée « Libervia »)

Libervia a entamé des changements très importants, avec l'apparition d'un cadriciel (« framework » en anglais) web.

L'idée, expliquée dans un billet de blog est de fournir les composants de base (comptes et authentification, permissions, commentaires, etc.) directement utilisables et décentralisés grâce à XMPP. On construit ainsi facilement des sites automatiquement décentralisés et fédérés.

Notez que tout est prévu pour la traduction dans différentes langues, mais que pour l'instant seul l'anglais est disponible. De l'aide serait grandement appréciée pour améliorer cela !

Voyons les fonctionnalités déjà disponibles :

Chat

capture d'une discussion avec le « chat » de Libervia

Probablement le plus évident, il y a une application de messagerie instantanée. Pour l'utiliser il faut cliquer sur « Chat », et vous connecter si ce n'est pas encore fait.

Vous arrivez alors dans un panneau indiquant les salons contenus dans vos marque-pages, il vous suffit de cliquer sur l'un d'eux, ou d'indiquer l'identifiant (jid) d'un nouveau salon. C'est pour le moment assez basique, vous pouvez toutefois entrer « /help » pour avoir accès à liste des commandes textuelles.

Blog

mon blog, qui tourne avec Libervia Une des fonctionnalités phares de SàT, et peu courante dans le monde XMPP (le seul client activement développé le permettant également étant Movim), est le blog (qui est donc décentralisé).

Un clique sur le menu vous amènera sur une page de « découverte » où vous pourrez voir vos contacts ayant un blog. Cliquez sur l'un d'eux pour le lire, ou indiquez un identifiant pour en lire un qui n'est pas dans vos contacts.

Forums

un forum décentralisé qui tourne sur XMPP

Fonctionnalité unique dans le monde XMPP, SàT propose un système de forums, qui permet en pratique d'organiser des discussions dans des catégories. Les forums étant en arrière plan la même chose que les blogs, il est possible d'utiliser un blog comme forum et vice versa.

La création de forums se fait par un ou une administrateur/ice en ligne de commande avec l'outil « jp » (voir ci-dessous).

Événements

la liste personnelle des événements

Autre fonctionnalité unique dans le milieu XMPP (et en décentralisé ?), SàT permet de créer des événements, et bien sûr d'y inviter du monde.

Comme pour les autres fonctionnalités, la page est prévue pour être simple à utiliser : vous avec un bouton « créer un événement », qui vous mène à un formulaire. Un nom, un lieu et une date plus tard (et éventuellement une photo pour le représenter), et votre événement est créé. Vous arrivez alors sur la page d'administration où vous pouvez indiquer les personnes à inviter.

Les événements sont pour le moment privés, uniquement vous et vos invités y ont accès, mais des événements publiques sont prévus.

un invité répond à la demande RSVP d'un événement

À noter qu'il est possible (mais pas encore depuis l'interface web) d'ajouter des champs arbitraires à vos événements, permettant par exemple de préciser ce que vos invités amènent à un pique-nique.

Partage de fichiers

le partage de fichier depuis le navigateur

Là on touche à une fonctionnalité utile au quotidien, et dans beaucoup de circonstances. Salut à toi permettait depuis longtemps de s'envoyer des fichiers, ou d'en déposer sur votre serveur, mais il s'agit ici de partager un ou des répertoires, ou de déposer des fichiers sur un serveur.

Tout ceci est expliqué dans un récent billet de blog, mais je vous donne tout de même 2 exemples pour bien comprendre :

  • vous êtes chez vous, vous venez de prendre une vidéo et des photos sur votre téléphone que vous voulez voir sur votre ordinateur. Vous avez installé Cagou, l'interface bureau/Android de SàT sur votre appareil et partagé votre répertoire photo. Depuis votre ordinateur de bureau, dans la partie « partage de fichiers » vous voyez votre appareil et pouvez télécharger directement la vidéo et les photos. La connexion se fera directement sur le réseau local d'appareil à appareil, vos fichiers ne transiteront pas par un serveur situé on ne sait où.

  • vous avez des fichiers que vous voulez accéder de n'importe où n'importe quand (des photos ou des documents de travail par exemple). Vous les mettez dans un répertoire virtuel sur votre composant de partage de fichier (une instance SàT également, voir plus bas), et vous y accédez aussi simplement que dans l'exemple précédent.

Notez que bien qu'avec Cagou la connexion se fait directement quand c'est possible, ça n'est pas encore le cas pour Libervia qui téléchargera d'abord le fichier sur le serveur avant de la fournir en HTTPS. La connexion directe nécessitera WebRTC qui est prévu pour la version 0.8.

Les permissions se gèrent très simplement : vous indiquez qui a le droit d'accéder à vos fichiers en quelques cliques.

Les fichiers passent pour le moment en clair (non chiffré), mais ceci ne devrait plus être le cas d'ici la version finale.

Albums photos

un album photo avec un commentaire

Basé sur la fonctionnalité précédente, un mode album photos permet de présenter un dossier qui ne contient que des photos avec une vue adaptée, et de le commenter.

Les permissions sont très utiles ici, permettant de ne laisser, par exemple, que votre famille visionner un album.

Il n'est pas encore possible d’accéder à un album depuis l'interface de Libervia, pour tester vous allez devoir changer l'URL à la main depuis le partage de fichiers (en remplaçant files/list par photos/album).

Tickets

les tickets de SàT, les premiers ont été importés de Bugzilla

Développé pour nos propres besoins, SàT permet désormais de gérer des tickets à la façon d'une forge logicielle. On est dans le classique ticket de suivi, rapport de bogue, tâche à faire, etc.

Les champs sont libres, il est ainsi très facile d'utiliser cette fonctionnalité pour tout type de listes : tâches à faire, mais aussi, par exemple, liste de courses.

Requêtes de fusion

un patch essentiel est en cours de revue

Dans la lignée des tickets, SàT gère également les « requêtes de fusion » (ou « merge requests » en anglais). Développé et utilisé en premier lieu pour le développement de SàT lui-même, ce système a l'avantage de ne pas être lié à un outil particulier (comme Git ou Mercurial). Il est actuellement utilisé avec Mercurial, mais il est possible de l'utiliser avec ce que l'on souhaite, et cela n'est pas réservé au développement de code logiciel.

Ces 2 dernières fonctionnalités font de SàT une forge décentralisée. Même si elle est encore basique, elle a l'avantage d'être simple d'utilisation, souple et facilement adaptable, et surtout il n'existe pas ou peu de forge décentralisées à l'heure actuelle (on peut sans doute compter Fossil, et peut être d'autres).

Encore une fois, l'arrivée de contributions permettrait d’accélérer les choses et d'en faire un outil très puissant.

Application

la partie dynamique, qui est en maintenance minimal et sera réécrite pour la 0.8

Pour conclure ce petit tour de Libervia, notons l'application qui vous amènera à une version entièrement dynamique, plus élaborée mais également plus difficile à utiliser, la version de base voulant être facile à prendre en main.

L'application web Libervia permet d'utiliser des widgets que vous pouvez déposer côte à côte, de faire du chiffrement de bout en bout (via OTR), ou de publier des billets de blog en mode simple ou WYSIWYG, avec la syntaxe qui vous convient (Markdown par exemple).

Il s'agit de l'application historique qui pour des raisons techniques n'est plus qu'en maintenance minimale et comporte un certain nombre de problèmes (comme le contact qui apparait 2 fois, visible dans la capture ci-dessus). Elle sera réécrite pour SàT 0.8, mais est laissée dans cette version en l'état pour ceux qui souhaitent toujours l'utiliser.

Cagou (bureau/Android)

Promise suite à notre campagne de financement, qui nous a permis de récolter un peu plus de 3000 €, Cagou est notre nouvelle interface de bureau et pour appareils Android. Elle se veut moderne, facile à utiliser, et puissante.

Son interface originale est inspirée de Blender, elle permet de diviser l'écran pour afficher plusieurs widgets en même temps. Cette interface a été pensée pour qu'on puisse l'utiliser même sans connaître cette capacité de division, tout en étant évidant à utiliser une fois celle-ci découverte.

Pour utiliser un widget, cliquez tout simplement sur l’icône en haut à gauche du widget en cours pour sélectionner un autre.

Pour le moment, 5 widgets sont disponibles : chat, liste de contacts, partage de fichiers, sélectionneur de widgets et paramètres.

Tout en haut, vous avez un menu (uniquement sur le bureau) et une zone de notification, ou les messages apparaissent quelques secondes (et sont visibles en entier en cliquant sur la tête de Cagou gauche). De l'autre côté, une autre tête de Cagou peut apparaître quand vous recevez des notifications nécessitant une action de l'utilisateur (nouveau contact par exemple, ou demande d'authentification, voir ci-dessous). Ainsi pas de popup qui vole le focus quand vous tapez un message ou autre.

Split

Originalité de Cagou, inspirée de Blender, il est possible de diviser l'écran à volonté en cliquant sur les zones avec 3 points (en haut et à gauche) puis en les faisant glisser. Si la barre apparaît en rouge, cela veut signifie que vous allez fermer la zone. Une image animée devrait rendre les choses plus claires :

démonstration des capacités de séparation des widgets (split) de Cagou

Vous pouvez ainsi vous organiser comme vous l'entendez, et surveiller plusieurs choses en même temps. À terme il devrait être possible de garder les dispositions pratiques pour les remettre en place facilement.

Chat

capture du mode « chat » de Cagou

Le chat devrait être relativement intuitif. La zone du haut indique le salon ou l'identifiant (JID) de la personne avec laquelle vous discutez. Il est possible d'entrer un autre identifiant manuellement pour changer de salon, par exemple entrez sat@chat.jabberfr.org pour venir sur le salon de Salut à Toi.

Toujours en haut, l’icône « cadenas » à droite (visible uniquement dans les conversations 1/1) vous permet de chiffrer de bout en bout la conversation, avec OTR uniquement pour l'instant (voir plus bas).

Si vous avez plusieurs conversations en cours, vous pouvez passer de l'une à l'autre en balayant l'écran avec votre doigt horizontalement (mouvement aussi appelé « swipe »). Seules les conversations non déjà visibles sur l'écran seront disponibles, et pour le moment elles sont dans un ordre alphabétique (il est fort probable que les conversations récentes soit disponibles en premier d'ici la version stable).

Enfin dans la zone du bas, outre la zone de saisie vous voyer un bouton + cerclé qui permet d'ouvrir le panneau d'envoi de médias. Sur bureau vous n'avez pour le moment que la possibilité de choisir un fichier, mais sur Android vous pouvez sélectionner/prendre une photo, une vidéo, sélectionner un fichier, ou encore enregistrer un message audio. Dans tous les cas, vous pouvez choisir si vous voulez téléverser le fichier sur votre serveur, ou l'envoyer directement à votre correspondant, sans passer par le serveur.

Transfert de fichiers

Le principe a déjà été expliqué pour Libervia, voici une animation montrant comment partager un répertoire sur Cagou :

partager un répertoire depuis Cagou

Comme vous le voyez, il suffit de faire un clique/appui long sur le répertoire ou fichier à partager, et de sélectionner les personnes qui y auront accès.

Si vous cliquez sur le bouton « share local files » dans la zone d'en-tête pour changer de mode et voir les appareils qui partagent. Vous verrez alors apparaître – comme sur Libervia – 3 zones : la première avec les éventuels composants de partage, la deuxième avec vos propres appareils (votre téléphone ou ordinateur de bureau par exemple), et enfin les appareils de vos contacts. Là encore, la zone de saisie permet de filtrer les appareils affichés.

voir les appareils qui peuvent partager des fichiers

Authentification sur un site externe

SàT est un projet qui pousse à l'exploitation des différentes possibilités de XMPP, et notamment l'authentification sur des sites externes. Le principe est de pouvoir vous authentifier sans créer de compte sur n'importe quel site en indiquant juste votre JID.

Démonstration en vidéo, grâce au site de démo mis en place par jnanar, l'écran sur la droite est un téléphone (capturé avec scrcpy):

s'authentifier très simplement avec XMPP

Vous pouvez très facilement intégrer cela dans votre propre site soit en utilisant le composant de Chteufleur (qui est d’ailleurs à l'origine de l'implémentation dans SàT, un grand merci à lui), soit en utilisant un serveur où c'est déjà en place (c'est pas exemple le cas sur jabberfr grâce aux GA – gentils admins – de ce site).

Notez bien qu'une fois ceci en place, dans votre site vous n'avez besoin d'effectuer qu'une seule requête HTTPS pour valider une authentification (et ça serait super qu'un lecteur fasse l'implémentation pour LinuxFr).

Contacts

Pas besoin de s'éterniser sur ce mode, mais il est bon de savoir qu'il permet d'ajouter un contact en cliquant sur le bouton idoine en haut. Un/une clique/touche long(ue) permet également de supprimer un contact.

Un clique simple va lancer le mode discussion avec la personne choisie.

Ligne de commande (JP)

Il y a beaucoup trop de choses nouvelles dans jp pour tout décrire ici.

Quelques informations utiles tout de même :

  • dans jp on met toujours les commandes puis les arguments (jp [commande] [sous-commande] --arg_1 --arg_2 --etc)
  • jp [commande] --help vous permet de savoir comment utiliser une commande
  • jp shell vous permet d'avoir une invite de commande REPL
  • il est possible d'avoir des commandes haut niveau et bas niveau. Par exemple pour le blog, vous pouvez avoir les billets d'un blog mis en forme en faisant jp blog get -s blogueur@quelquepart.ext -O fancy, ou le XML bas niveau avec jp pubsub get -s blogueur@quelquepart.ext -n urn:xmpp:microblog:0
  • beaucoup de commandes disposent d'un système de mise en forme avec --output (ou -O). ainsi jp blog get -s blogueur@quelquepart.ext -O json vous permet de retrouver les métadonnées d'un fil de blog en JSON
  • jp est capable de générer des sites statiques grâce à --output template
  • quand le générateur de site le supporte, vous pouvez directement utiliser l'URL d'un blog pour l'éditer. Par exemple, je peux éditer un de mes derniers billets de blog en faisant jp blog edit -u https://www.goffi.org/b/khii3yEKWDhmNYSDt5GGrY/vers-forge-decentralisee-basee-xmpphttps://www.goffi.org/b/khii3yEKWDhmNYSDt5GGrY/vers-forge-decentralisee-basee-xmpp est l'URL de la page générée en HTML. Je me retrouve alors avec mon éditeur de texte affichant le code de ma page d'un côté (dans la syntaxe de mon choix) et les métadonnées de l'autre. Notez que cela fonctionne avec les sites générés par Libervia, mais également avec Movim.

Petite démonstration du shell pour lire un blog :

lecture d'un blog depuis le shell (jp)

Testez !

Vous pouvez tester tout cela, les instructions d'installations sont disponibles (en anglais seulement, nous manquons de moyens pour traduire) sur le wiki en cliquant ici.

SàT (backend + jp (CLI) + Primitivus (TUI)) est disponible dans Debian experimental (merci à Robotux, Naha, Debacle et les autres empaqueteurs).

SàT et ses frontaux (jp, Primitivus, Cagou, Libervia) sont disponibles sur Arch Linux (merci à jnanar et Link Mauve)

Nous avons eu confirmation que SàT et Cagou fonctionnent sur Mac OS X (merci à xma), nous aimerions du monde pour tester également sur Windows, BSD*, ou autre.

Vous pouvez tester sur Android en cliquant sur ce lien depuis votre appareil (il faut avoir autorisé les installations depuis les sources externes).

Notez bien qu'il s'agit d'une version alpha, ce qui signifie :

  • que ça plante, le code n'est pas encore stable
  • que toutes les fonctionnalités ne sont pas finies, ou présentes
  • que ça n'est pas optimisé
  • que ça n'est pas poli (graphiquement, il ne va vous insulter si vous êtes gentil avec lui)

Ah, en parlant de fonctionnalité non encore présente, il y a de très fortes chances que le chiffrement de bout en bout avec OMEMO soit implémenté d'ici la version finale, grâce entre autres à la disponibilité d'un nouveau module Python (merci à Syndace, son auteur). Le chiffrement de bout en bout est déjà disponible depuis plusieurs années, mais via OTR uniquement jusqu'ici.

Participez !

Une dernière animation pour vous montrer la détection automatique de la langue, une fonctionnalité expérimentale :

détection de la langue, puis filtrage des messages

Arrêtons-nous là pour les fonctionnalités, mais nous n'avons pas fait le tour.

Comme vous le voyez, il y a de quoi s'amuser et il y en a pour tous les goûts dans ce projet. Et ça tombe bien, avec les grandes vacances, vous avez certainement du temps devant vous, idéal pour contribuer sur un projet unique et engagé (engagez-vous qu'il disait) !

Vous pouvez commencer, par exemple, avec ce tutoriel pour écrire un greffon qui fonctionnera avec tous les frontaux.

N'hésitez pas à passer sur le salon XMPP de SàT (sat@chat.jabberfr.org, aussi accessible sans compte via le web).

Si jamais vous n'avez pas le temps (les pique-niques à plage c'est bien aussi), un soutien sur Liberapay et/ou une adhésion à l'association nous aide.

Essayez de faire passer le mot autour de vous, le projet manque de visibilité et a besoin de vous. Si vous souhaitez héberger une instance, vous pouvez commencer à tester (dans une partie « expérimentale/non stable » de votre site), et à nous faire des retours. Nous cherchons aussi du monde pour nous aider à empaqueter partout où c'est possible.

Merci d'avance, et à bientôt !

E

edhelas 05/07/2018, 14:11

Vers une forge décentralisée basée sur XMPP

goffi 06/06/2018, 05:43 SàT XMPP jabber-xmpp seenthis planet-libre project

Avec la récente annonce concernant le changement de propriétaire de la plus grosse forge centralisée connue, on a vu resurgir ici et là des questionnements sur la création d'un outil similaire mais décentralisé.

J'ai profité de l'occasion pour rappeler le travail effectué pour implémenter tickets et requêtes de fusion (« merge requests ») dans Salut à Toi (SàT), travail qui était passé relativement inaperçu quand j'ai écrit à ce sujet, il y a 6 mois.

Désormais je souhaite apporter quelques précisions sur le pourquoi de ces outils.

Tout d'abord pourquoi pas la grosse forge ? Après tout une importante partie des logiciels libres actuels l'utilise déjà !
D'une part parce que ce n'est pas libre, et nous nous sommes engagés dans notre contrat social à utiliser tant que possible des logiciels libres, y compris pour l'infrastructure. D'autre part parce que c'est centralisé, et là encore notre contrat social est clair à ce sujet, même si c'est moins essentiel pour l'infrastructure que pour SàT lui-même. Enfin parce que nous utilisons à l'heure actuelle Mercurial, et que la forge la plus connue est construite autour de Git.
Ne cachons pas toutefois que nous nous sommes déjà posés la question notamment en assemblée générale (cf. les comptes rendus), nous étions intéressés en particulier par la visibilité.

« C'est centralisé ? Mais « Git » est décentralisé ! » est une réflexion que l'on entend souvent et elle est vraie, Git (et Mercurial, et d'autres) est décentralisé. Mais une forge n'est pas le gestionnaire de version, c'est tous les outils autour : hébergement, tickets, gestion des modifications (merge/pull requests), commentaires, wikis, etc. Et ces outils là ne sont pas décentralisés à l'heure actuelle, et même s'ils sont souvent accessibles par des API spécifiques aux services, ils restent soumis aux lois de la centralisation, c'est-à-dire du service qui héberge (et des aléas techniques de ce service). Cela veut également dire que si le service ne veut pas d'un projet, il peut le refuser, l'effacer, le bloquer.

La centralisation, c'est aussi la facilité pour cataloguer et rechercher… pour les projets qui sont sur ce service. Rendant de facto toute tentative extérieure moins visible et donc augmentant ses difficultés. C'est une situation que nous connaissons bien avec Salut à Toi (nous sommes également absents des « réseaux sociaux » propriétaires et centralisés pour les mêmes raisons), et que nous jugeons inacceptable. Il va sans dire que se concentrer sur une plateforme ne fait qu'encourager et prolonger cet état de fait. Notons tout de même qu'il n'est pas question ici de dénigrer ceux qui ont fait des choix différents, ces réflexions étant liées à notre implication politique forte et les contraintes changent d'un cas à l'autre.

Pourquoi, alors, ne pas utiliser des projets libres existants, avancés et fonctionnels comme Gitlab ? D'une part parce que nous travaillons avec Mercurial et non Git, et d'autre part parce que nous serions là aussi dans la centralisation. Il y a une autre raison : c'est qu'il n'existe pas ou peu (Fossil peut être ?) de forges décentralisées, et nous avons déjà tout ce qu'il nous faut avec SàT et XMPP. Et puis il y a un certain plaisir à créer les outils qui nous manquent.

SàT se veut un écosystème complet, offrant la majeure partie si ce n'est tous les outils nécessaires pour s'organiser et communiquer. Mais il est aussi générique et réutilisable. C'est pourquoi le système de « merge requests » n'est pas lié à un outil particulier (Git ou Mercurial), il peut être utilisé avec d'autre logiciels, et n'est d'ailleurs par réservé au développement de code. C'est une autre brique qui sera utilisée là où ça sera utile.

Pour conclure, je rappelle que si vous voulez voir une alternative décentralisée, éthique et engagée pour construire nos logiciels, nous organiser et communiquer, on peut la rendre possible en coopérant et contribuant, que ce soit avec du code, de la conception graphique (design), des traductions de la documentation des tests, etc.
Nous avons récemment eu de l'aide pour l'empaquetage sur Arch (merci à jnanar et aux mainteneurs précédents), et il y a des efforts continus pour l'empaquetage sur Debian (merci à Robotux, Naha, Debacle et les autre empaqueteur XMPP sur Debian). Si vous pouvez participer, merci de regarder comment nous contacter sur le site officiel), ensemble on peut faire la différence.
Si vous manquez de temps, vous pouvez aussi nous soutenir sur Liberapay: https://liberapay.com/salut_a_toi. Merci d'avance !

E

edhelas 06/06/2018, 06:34

Le partage de fichiers arrive dans la prochaine version de Salut à Toi

goffi 28/05/2018, 07:54 SàT XMPP jabber-xmpp seenthis planet-libre project

La dernière grosse fonctionnalité avant la préparation de la version alpha, le partage de fichiers, et désormais disponible pour Salut à Toi.

SàT est capable d'envoyer ou recevoir des fichiers depuis des années, soit directement quand 2 personnes sont connectées en même temps, ou via un téléversement sur le serveur (via « HTTP upload »).

Il est maintenant possible de partager une hiérarchie de fichiers, ou en d'autres termes un ou plusieurs répertoires. Il y a 2 cas d'utilisation principaux : avec un composant, ou un autre client.

partager un répertoire avec Cagou

Partager un répertoire avec un client

La première façon d'utiliser le partage de fichiers est directement entre 2 appareils. Ceci peut être utilisé, par exemple, pour partager des photos prises sur votre téléphone avec votre ordinateur de bureau, ou pour rapidement donner accès à des documents de travail à vos collègues.
Pour gérer les permissions, vous n'avez qu'à donner les JIDs (identifiants XMPP) des personnes autorisées (ou à cliquer sur les contacts dans Cagou, l'interface graphique).

Le transfert utilise la technologie Jingle, qui va permettre de choisir la meilleure façon d'envoyer le fichier. Cela signifie que si vous êtes sur le même réseau local que l'autre appareil (ce qui est le cas dans le précédant exemple de partager des photos prises sur le téléphone avec votre ordinateur de bureau, quand vous êtes à la maison), la connexion reste en local, et le serveur ne verra que le « signal », c'est à dire les données nécessaires à l'établissement de la connexion.

Mais si vos appareils ne sont pas sur le même réseau local, la connexion est toujours faisable, et SàT essaiera d'utiliser une connexion directe quand c'est possible.

partage de fichiers avec un client

Ci-dessus vous pouvez voir avec quelle simplicité on peut partager un répertoire avec Cagou, l'interface bureau/Android de Salut à Toi.

Le partage de fichiers avec un composant

SàT peut maintenant gérer des composants (qui sont plus ou moins des greffons génériques pour les serveurs XMPP), et un premier permet à un utilisateur de téléverser, lister, ou retrouver des fichiers.

Ceci est vraiment pratique quand vous voulez garder des fichiers privés pour une utilisation ultérieure (et y accéder depuis n'importe quel appareil), ou pour partager un album photo, par exemple, avec votre famille. Cette fonctionnalité est sur la voie d'un service similaire à ce qu'on appelle de nos jours « stockage sur le cloud », sauf que vous pouvez garder le contrôle sur vos données.

partage de fichiers avec un composant

Comme vous pouvez le voir, c'est très similaire à ce qu'il se passe entre 2 clients.

De plus avec le nouveau système d'invitation de SàT, vous pouvez partager des fichiers même avec des personnes qui n'ont pas de compte.

Quelques notes

Le transfert de fichier n'est pas encore chiffré, mais c'est prévu rapidement avec OX (OpenPGP) ou OMEMO.
La fonctionnalité de base est là et fonctionne, mais il y a encore des améliorations prévues à plus ou moins long terme : des quotas pour les utilisateurs, la synchronisation de fichiers, le chiffrement de bout en bout, ou encore la recherche avancée.

Tester

Vous trouverez sur le wiki les instructions sur comment utiliser cette fonctionnalité (en anglais).

Bien sûr vous aurez besoin de la version de développement pour tester. N'hésitez pas à demander de l'aide sur le salon SàT : sat@chat.jabberfr.org (ou avec un butineur).

Un paquet est désormais disponible pour Cagou sur AUR pour les utilisateurs d'Arch Linux, un grand merci à jnanar pour ceci.

Besoin d'aide !

SàT est un très gros projet, avec de fortes racines éthiques. Il est unique sur plus d'un point, et nécessite beaucoup de travail. Vous pouvez aider à sa réussite soit en nous soutenant sur Liberapay soit en contribuant (jetez un œil au site officiel ou venez sur le salon pour plus d'infos).

Le prochain billet sera à propos de la sortie de la version alpha, restez en ligne ;)

Construisez un internet décentralisé avec Libervia (Salut à Toi) !

goffi 26/01/2018, 07:30 SàT XMPP jabber-xmpp seenthis planet-libre project

Parmi les nombreuses nouveautés et évolutions de Salut à Toi pour la version 0.7 à venir, une a un particulièrement grand potentiel : Libervia (l'interface web) est devenu un cadriciel web (ou « framework web »).

« Mais il y en a déjà plein ! » vous entends-je dire… C'est vrai, mais celui-ci est décentralisé.

Construire sur du standard, avoir des outils pour créer décentralisé

Utiliser les comptes existants

Libervia s'appuie donc sur SàT et XMPP pour aider à construire voire reconstruire le web. Quel est l'intérêt ? Et bien déjà l'authentification, chose nécessaire sur la plupart des sites de nos jours, utilise le compte que vous avez déjà. Non je ne parle pas du compte sur le gros truc bleu ou l'oisillon piailleur, mais bien de votre compte XMPP, celui que vous utilisez avec SàT, Movim, Gajim, Conversations ou encore Pidgin, celui dont les données peuvent être chez vous dans votre salon, et avec lequel vous pouvez utiliser n’importe quel nom, celui avec lequel vos faits et gestes ne sont pas épiés.

Le ou la développeur/euse n'a donc pas besoin de gérer cela, et les utilisateurs n'ont pas à recréer un compte à chaque site ou à utiliser un compte centralisé (et ainsi dire aux aspirateurs à données du net où, quand et à quoi ils se connectent).

Autre avantage : on profite de l'existant ; si vous voulez intégrer d'autre moyens de vous authentifier (par exemple utiliser vos comptes GNU/Linux), vous n'avez qu'à activer ce qui va bien sur votre serveur (voir cette liste pour prosody, vous trouverez certainement une liste équivalente pour les autres serveurs.).

pubsub, la base de données décentralisée

XMPP n'est pas une technologie, mais un ensemble de technologies cohérentes, et pubsub est l'une d'elles. Pour mémoire, il s'agit d'enregistrer des données (ou « items ») dans des « nœuds » (qu'on peut voir comme des tables ou collections dans les bases de données), qui sont sur des services.

Un service pouvant être n'importe où sur le réseau, au même endroit que votre serveur web, à l'autre bout de la planète, sur l'intranet ou sur un .onion dans le réseau Tor. Bien sûr il est possible de garder des données localement si nécessaire, notamment pour le cache.

le cache parlons en justement, pubsub a une propriété très intéressante : on peut s'abonner à un nœud pour être prévenu des modifications sur celui ci (ajout/modification ou suppression de données). Ceci permet à Libervia d'avoir un système de cache automatique : une page peut être mise automatiquement en cache et celui-ci peut-être invalidé dès qu'une modification a lieu. Voilà encore de quoi simplifier la vie du développeur, et améliorer les performances côté utilisateur.

faciliter la vie

Libervia a été pensé pour faciliter la vie des développeurs.

changer l'apparence

Le système est entièrement basé sur un moteur de modèles (jinja2), qu'il est très facile d'étendre pour faire de nouveaux thèmes (du simple changement de CSS à la transformation de toute la structure des pages). Il suffit de créer un répertoire avec le nom du thème et de modifier ce que l'on souhaite, et uniquement ce que l'ont souhaite : les pages du thème par défaut vont être utilisées si nécessaire.

Intégration entre serveur et client

Un certain nombre d'outils sont présents pour faciliter l'intégration entre la partie cliente (dans le butineur) et la partie serveur (HTTP). Ainsi par exemple, il suffit de déclarer "dynamic = True" dans votre page Libervia (côté serveur), pour activer automatiquement un système de communication dynamique avec le navigateur (basé sur les websockets). Une méthode permet d'envoyer des données n'importe quand à la page, et une autre est appelée quand des données sont émises depuis le navigateur.

Ceci sera encore plus poussé dans la version 0.8, avec l'intégration prévue de transpileurs Python vers Javascript. Libervia utilise jusqu'ici Pyjamas, un projet qui n'est plus maintenu et qui se base sur un Python 2 obsolète. Pour éviter d'être bloqué sur une seule option, le choix sera laissé au développeur d'utiliser un transpileur Python vers Javascript (Brython et Transcrypt sont prévus), du Javascript simple (dit « vanilla »), ou s'il ou elle aime se faire du mal, un cadriciel Javascript à la mode.

Gérer les tâches communes

Un système de traduction est intégré nativement (utilisant Babel), ainsi que des filtres pour les dates, le rendu d'interfaces venant du backend, ou encore la création de formulaires.

Les modèles sont prévus pour êtres réutilisables, ainsi il est simple d'intégrer, par exemple, des commentaires dans une page.

Un écosystème en symbiose

Je m'arrête là pour les fonctionnalités, même si la liste n'est pas finie (il est par exemple possible de générer des sites statiques à la manière d'un Pelican ou d'un Hugo).

Ce nouvel outil a déjà été mis en pratique dans certaines des nouveautés de la version à venir, notamment avec le gestionnaire de tickets et de demande d'intégration de patch (« merge requests ») mentionnés précédemment.

La prochaine version de Salut à Toi est un aboutissement, c'est la première version prévue pour être utilisée en production, et constitue désormais tout un écosystème de communication, de création et de travail collaboratif, compatible avec le reste de la famille XMPP.

Si vous voulez vous tenir à jour vous pouvez consulter mon blog (qui est fait avec Libervia) ou nous rejoindre sur le salon sat@chat.jabberfr.org.

Si vous voulez nous soutenir, vous pouvez soit adhérer à l'association, soit nous aider sur Liberapay.

koala 17/01/2019, 23:52

Publiez sur votre blog XMPP depuis Libervia ou jp (SàT)

goffi 24/03/2016, 17:55 jabber-xmpp projet GNU-Linux planet-libre SàT seenthis Libre Tutorial Libervia_installation

Articles précédents de la série : Installer une instance de Libervia (SàT) en moins de 10 min, Configuration avancée du conteneur Libervia et Importer un blog Dotclear dans XMPP.

Pour ce dernier article de la mini série sur l'installation d'un blog XMPP avec Libervia, je vais vous expliquer comment publier sur le blog que nous avons mis en place. Ceci fonctionnera également si vous avez un compte Movim (testé), et devrait fonctionner avec Jappix (non testé).

Je vais décrire 2 méthodes : via Libervia, l'interface web, qui est graphique, et la deuxième, pour les utilisateurs avancés, qui se fait via jp, l'interface en ligne de commande.

D'abord quelques explications

Avec XMPP, les blogs sont diffusés en texte pur ou en XHTML, aucun autre langage de balisage n'est utilisé à l'heure actuelle.

Dans SàT, nous faisons la distinction entre billet de blog et microblog avec l'utilisation du titre : nous considérons comme billet de blog un article ayant un titre, et supposé être travaillé, tandis qu'un message court (ou pas, nous n'avons pas de limite artificielle de caractères comme d'autres) sera plus une pensée « sur l'instant », et n'aura pas de titre. À terme nous fournirons sans doute plusieurs flux Atom pour suivre soit la totalité des messages, soit uniquement les billets de blog ou de microblog. Pour le moment les flux diffusent la totalité des messages (ou uniquement ceux correspondant à une étiquette).

D'autre part, nous avons un système permettant d'utiliser n'importe quelle syntaxe pour rédiger un billet. Comme nous ne voulions pas rester bloquer sur telle ou telle syntaxe à la mode, nous permettons la conversion d'une syntaxe à une autre et publions le résultat final en XHTML.

Évidemment la conversion d'une syntaxe à une autre peut provoquer de la perte d'informations de formatage, mais en pratique ça fonctionne relativement bien, et nous comptons faire des améliorations par la suite notamment pour garder le brouillon dans la syntaxe d'origine.

Aujourd'hui, vous pouvez utiliser XHTML bien sûr, mais également Markdown (par défaut) ou la syntaxe wiki de Dotclear pour rédiger un article.

Enfin, tout est unicode avec XMPP, vous pouvez donc utiliser les caractères spéciaux que vous voulez.

Publication via Libervia

La méthode la plus simple pour publier. Dans l'interface de Libervia, sélectionner un « panneau » blog (le panneau que vous voyez à l'ouverture en est un), et cliquez sur la zone de saisie tout en haut. Par défaut vous êtes en mode microblog et en texte simple, il vous suffit de taper votre message et d'appuyer sur [Majuscule] + [entrée] ou de cliquer sur le lien en bas à gauche pour publier votre message.

publication d'un microbillet

Pour un billet plus avancé, vous avez le lien en bas à droite « switch to blog » (passer en mode « blog »). Vous allez ainsi accéder à une zone plus élaborée, avec possibilité de mettre un titre, des étiquettes (« tags ») ou de faire de la mise en forme. Par défaut la syntaxe Markdown est utilisée, mais il est facile de changer dans les préférences via le menu Settings/Parameters/Composition

publication d'un billet de blog

Enfin, notez la case à cocher « preview » (aperçu), qui permet de taper avec un rendu direct un peu comme sur un traitement de texte, fonctionnalité associée à l'acronyme barbare « WYSIWYG ». Voici ce que vous obtenez en cliquant dessus :

publication d'un billet de blog avec aperçu

Une fois satisfait du résultat, vous n'avez plus qu'à cliquer sur « Send message ». En cas d'erreur pas de problème, il est possible d'éditer le message quand vous voulez. En effet les 3 icones sur la droite permettent respectivement de répondre, modifier ou supprimer le message.

icones du message

Tout ce qui vient d'être dit s'applique également aux commentaires.

Les billets que nous venons de publier sont publics, visible par tout le monde y compris les personnes qui n'ont pas de compte XMPP. Mais, spécificité de SàT dans le monde XMPP, il est possible de ne publier que pour un groupe de votre liste de contacts. Pour cela il suffit de cliquer sur le groupe désiré, ou de faire un glissé/déposé de groupe vers la zone des widgets. Un nouveau panneau dédié à ce groupe apparaîtra, vous n'aurez plus qu'à écrire dedans comme précédemment. Il est ainsi facile de ne publier que pour ses amis, ses collègues ou sa famille.

Méthode avancée : publication avec jp

Passons maintenant à la méthode « avancée ». Ici il vaut mieux avoir une version installée normalement plutôt qu'utiliser l'image Docker, car vous pourrez utiliser votre éditeur courant avec sa configuration. Une alternative est de modifier vous-même l'image Docker de jp (salutatoi/jp) en installant votre éditeur favori et en le configurant.

Cette méthode utilise jp, l'interface en ligne de commande de SàT, et donc demande de savoir utiliser un shell, mais elle offre un avantage indéniable de rapidité et d'efficacité : en une commande vous êtes dans votre éditeur de texte favori en train de rédiger votre billet.

Cette commande c'est :

      jp blog edit

    

Une fois validée, vous allez voir votre éditeur s'ouvrir avec le contenu de votre billet dans la syntaxe renseignée dans vos préférences. Un deuxième fichier est créé, avec le même nom que le billet mais qui se termine par « _metadata.json », qui contient les métadonnées de l'article, c'est à dire les informations comme son titre, les étiquettes utilisées, est-ce qu'il faut autoriser les commentaires, etc. Si vous utilisez un éditeur comme Vim ou Emacs, ce deuxième fichier devrait s'ouvrir automatiquement à côté du contenu. Une option particulièrement utile est « publish », que vous pouvez mettre à « false » pour interdire la publication de l'article, évitant toute publication accidentelle tant que votre article n'est pas fini. Une fois satisfait, vous n'aurez qu'à supprimer la ligne et quitter votre éditeur pour voir votre billet publié.

Ci-dessous, une capture de cet article pendant que je le rédige sous Vim :

édition depuis vim

Si vous voulez utiliser un autre éditeur, il suffit de le spécifier avec la variable d’environnement EDITOR, voici par exemple comment éditer avec kate :

      EDITOR=kate jp blog edit

    

Il est également possible de spécifier la commande à utiliser dans sat.conf, avec l'option « editor » dans la section « [jp] ».

En plus de créer un nouveau billet, il est possible d'éditer un billet existant, ou de continuer un brouillon non publié. 3 mots clefs sont utilisables à l'heure actuelle :

  • new permet de créer un nouveau billet, c'est l'option par défaut et nous venons donc de l'utiliser

  • last édite le dernier billet publié, particulièrement pratique pour corriger une faute

  • current édite le brouillon en cours (billet avec la métadonnée « publish » mise sur « false »)

ainsi pour faire une mise à jour du dernier billet, il suffit d'entrer:

      jp blog edit last

    

Plutôt simple non ?

Prévisualisation

Passons la plupart des options pour indiquer titre ou étiquette — il vous suffit de taper « jp blog edit --help » pour les connaître — et attardons-nous sur l'option « --preview ».

jp est capable d'ouvrir le brouillon en cours et d'afficher une prévisualisation dans le navigateur par défaut, et il va le mettre à jour à chaque enregistrement du fichier.

Par défaut, un nouvel onglet sera ouvert à chaque enregistrement, pas très pratique. Il est cependant possible de mettre à jour l'onglet en cours, soit via D-Bus pour un navigateur comme Konqueror (qui a la bonne idée de permettre ainsi de rafraîchir la page), soit via un outil externe, « xdotool » qui permet de piloter une application sur un serveur X (il faut donc installer cet outil pour que cela fonctionne).

2 options dans sat.conf sont prévues pour contrôler la prévisualisation : blog_preview_open_cmd pour l'ouverture du fichier, et blog_preview_update_cmd pour la mise à jour. Ces 2 options demandent des commandes shell, dans lesquelles {url} sera substituées par L'URL du fichier (de la forme file:…) et {preview_file} sera substitué par le chemin vers le fichier de prévisualisation.

Voici la recette pour une prévisualisation automatique avec Konqueror (qdbus doit être installé), à mettre dans sat.conf section [jp] :

      blog_preview_open_cmd = konqueror {url}
blog_preview_update_cmd = /bin/sh -c "qdbus $(qdbus org.kde.konqueror\*) /konqueror/MainWindow_1 reload"

    

Et celle pour Firefox (ou autre, changez « Mozilla Firefox » par ce qui vous intéresse) :

      blog_preview_open_cmd = firefox -new-tab {url}
blog_preview_update_cmd = /bin/sh -c "WID=$(xdotool search --name 'Mozilla Firefox' | head -1); xdotool windowactivate $WID; xdotool key F5"

    

Vous pouvez maintenant tester avec jp blog edit --preview. Si vous avez oublié le --preview, vous pouvez lancer la prévisualisation après coup grâce à jp blog preview.

Éditer un billet déjà publié

Si vous voulez éditer un billet déjà publié (et autre que le dernier, sinon last suffira), vous pouvez entrer directement son URL XMPP. Ainsi, si je veux éditer le premier article de cette série, je n'ai qu'à faire :

      jp blog edit --preview "xmpp:goffi@goffi.org?;node=urn%3Axmpp%3Amicroblog%3A0;item=067646bd-9439-430a-98c2-c655f5a63e40"

    

Mais il y a encore plus simple ! Vous pouvez entrer directement l'URL HTTP(S), et si le client XMPP fournir l'URL xmpp: dans la page (ce qui est le cas de Libervia), jp retrouvera le billet. Ainsi je peux entrer directement :

      jp blog edit --preview "http://www.goffi.org/blog/goffi/067646bd-9439-430a-98c2-c655f5a63e40"

    

Oui ça semble assez magique, c'est la standardisation qui permet cette magie !

Conclusion

Voilà qui conclut cette petite série sur l'installation d'un blog XMPP. La dernière partie est clairement pour utilisateurs avancés, mais il semblait intéressant de la mettre pour montrer une partie des possibilités de SàT. Par la suite je ferai des articles de temps en temps quand une fonctionnalité intéressante aura été ajoutée.

Si vous avez installé un blog XMPP, que ce soit avec Libervia ou autre, n'hésitez pas à me contacter que je vous ajoute dans mes contacts (ou ajoutez-moi directement ! goffi@jabber.fr, ce blog est sur une autre adresse : goffi@goffi.org).

Les prochains articles — en dehors d'un épisode de « parlons XMPP » en attente de publication — parleront très probablement de l'avancement sur « Cagou », la future interface bureau/Android, promise suite au succès de notre financement participatif, à bientôt !

X

xavier 15/04/2016, 20:54

Je crois que, au dela de libervia, je trouve jp excellent !

SàT: quelques nouvelles en vrac

goffi 26/04/2016, 22:04 jabber-xmpp projet GNU-Linux planet-libre SàT seenthis Libre

Salut à vous,

j'ai assez peu de temps devant moi, alors je vais faire bref pour les quelques nouvelles sur notre avancement.

Déjà je voulais annoncer que nous ne sommes plus à plein temps sur SàT, Souliane et moi avons repris un travail salarié. Le rythme de développement s'en retrouve bien sûr réduit, mais reste relativement soutenu.

Le développement sur Cagou, notre prochaine interface bureau/appareils portables promise suite à notre financement participatif, est d'ailleurs en cours, il est possible de se connecter depuis, et il y a une gestion basique des widgets.

Voici une petite vidéo avec les premières images. La gestion des widgets est inspirée de l'excellente interface de Blender : l'idée est d'avoir à la base un seul widget que l'on peut changer en cliquant sur une icône (un widget pouvant être une conversation, un fil de blogs, des fichiers en partage, la liste de contacts, etc), et de pouvoir séparer l'écran en faisant glisser une barre. Ne faites pas attention à l’aspect graphique qui va changer (j'ai pris une barre du thème par défaut de Kivy pour le développement, mais ça va changer par la suite).

Mais ça n'est pas tout ! Un autre frontal est en cours de développement, destiné à Emacs le bien connu système d'expl éditeur de texte. Il répond au doux nom de « Sententia », et c'est Xavier Maillard qui s'est lancé dedans, et vous pouvez suivre son avancement (ou lui filer un coup de pouce *clin d'œil* *clin d'œil*) sur http://git.maillard.im/xma/sententia.
Une petite mise en appétit :

Première image de sententia

Il y a pas mal de développements en cours, mais je commence à fatiguer, alors je détaillerai une autre fois.

Enfin, pour ceux qui sont dans cette zone, nous serons Souliane et moi à la « Linuxwochen » ce samedi à Vienne (Autriche) pour présenter SàT : https://cfp.linuxwochen.at/de/LWW16/public/events/398.

À bientôt !

X

xavier 27/04/2016, 04:50

\o/ l'invasion est en marche ! :) (bon la capture est franchement moche, j'espere que les personnes qui utiliseront sententia auront plus de gout que moi :) ).

goffi 27/04/2016, 08:48

xavier: j'aime bien moi, notamment l'horloge à droite c'est pas mal :). J'attends la suite avec impatience…

X

xavier 27/04/2016, 11:15

Le premier commit vient d'etre envoye. Maintenant, reste a reprendre le brouillon de buffer et le mettre dans le fichier et d'envoyer tout cela ;) Ce soir, certainement.

Premiers jappements de Cagou

goffi 14/09/2016, 07:05 seenthis jabber-xmpp projet GNU-Linux planet-libre SàT Libre

Salut à vous,

Cagou commençant à prendre sérieusement forme, il est temps de faire un billet sur l'avancement.

Avant le début du développement de l'interface elle-même, des changements nécessaires ont été faits en particulier sur la gestion des messages. Outre la gestion des langues dont j'ai parlé dans des précédents billets, le plus important est que nous pouvons désormais changer l'état d'un message après réception, ou y faire référence. Ceci permet d'implémenter des fonctionnalités comme les accusés de réception, ce qui a été fait par une contribution de Chteufleur (merci :)). D'autres fonctionnalités qui attendaient comme la correction du dernier message vont bientôt pouvoir suivre.

Il était nécessaire de faire ce travail avant d'implémenter la messagerie instantanée sur Cagou, pour pouvoir partir sur de bonnes bases.

Ensuite il a fallu intégrer l'interface sous Kivy à SàT, et en particulier D-Bus et QuickFrontend, notre modèle pour faire des frontaux en Python.

Tout ceci s'est relativement bien passé, et voici une petite vidéo pour vous mettre en appétit :

Quelques explications maintenant.

Comme vous le voyez, l'interface peut-être divisée facilement. Cette idée est inspirée de l'excellente interface de Blender, et permettra de s'adapter facilement à un petit ou grand écran en choisissant le nombre de widgets et leur disposition.
Au lieu d'être un logiciel discret qu'on utilise uniquement quand on veut répondre à quelqu'un, Cagou est une interface qui s'utilise principalement en plein écran, avec une disposition adaptée à la situation et les outils importants directement visibles (si la taille de l'écran le permet).

Autre point important, la liste de contacts n'est pas l'élément central comme c'est souvent le cas dans les logiciels de messagerie. Vous pouvez y accéder en sélectionnant le widget, voire la mettre sur le côté pour reproduire le comportement traditionnel, mais elle n'est pas affichée par défaut et n'est pas indispensable.

sélection de widget

Tous les widgets sont des greffons, a terme il devrait être possible d'en télécharger, ou de changer complément le fonctionnement d'un widget de base. Comme effet de bord, et surtout grâce au travail de l'équipe derrière Kivy, Cagou sera une plate-forme qui permettra d'échanger facilement des scripts Python sur Android (reste à voir comment on va gérer les permissions).

En ce qui concerne les notifications, le fonctionnement va être différent sur bureau et sur les plates-formes qui ont déjà un système de notification (comme Android). Dans ce dernier cas, le système de la plate-forme va être utilisé.
Sur bureau, un en-tête spécifique est utilisé. 2 icônes de Cagou (merci à Muchoslava pour ses contributions) peuvent apparaître : une à gauche pour les notes (c.-à-.d les messages court qui ne s'affichent que quelques secondes), et une à droite pour les notifications plus importantes, nécessitant l'action de l'utilisateur.
Un clique sur l’icône de gauche permet d'afficher les 10 dernières notes, et un sur l’icône de droite affiche la notification importante suivante.

Ceci a été pensé pour éviter les popups, ces dernières ne sont affichées que suite à une action de l'utilisateur, et n’apparaissent pas d'elles même si un quelconque événement les déclenche.

exemple de notification

Les menus ont également été implémentés, ils apparaissent en haut sur bureau. Sur petits écrans (téléphones), ils ne seront sûrement visibles que suite à l'appui de la touche idoine.

Grâce au fonctionnement de Salut à Toi, ceux-ci permettent déjà de faire des actions de base comme ajouter ou modifier un contact et avancées comme piloter son serveur.

Enfin le lancement d'une conversation peut se faire de plusieurs manières. On peut en commencer une en cliquant sur un contact dans le widget « liste de contacts », ou en tapant son jid dans un widget « chat » (il devrait rapidement être possible de taper quelques lettres pour avoir les suggestions). Les conversations ne se ferment pas quand on change de widget, on peut accéder aux conversations en cours en faisant passer son doigt (ou sa souris pendant un clique) rapidement vers la droite ou la gauche, cf. la vidéo ci-dessous. Il sera bientôt possible de les fermer via un menu dédié.

Voilà l'état des lieux actuel. Il y a déjà eu beaucoup de travail, et l'interface commence à être vraiment utilisable. Côté bureau le plus gros est fait, il s'agit maintenant d'adapter l'interface aux fonctionnalités (afficher l'accusé de réception par exemple), et à faire de nouveaux widgets. Un gros morceau reste toutefois l'affichage du contenu HTML, vu que ça n'est pas géré de base par Kivy (mais il y a différentes solutions possibles).

En ce qui concerne Android, il va y avoir une partie qui risque d'être un peu difficile pour faire le port, mais je ne m'inquiète pas plus que ça.

J'envisage également de faire un port sur Ubuntu Touch, j'ai commandé à cette fin une tablette d'occasion qui devrait me permettre de l'installer (ce n'est pas une promesse, juste une éventualité).

Ah et bien sûr, Cagou va profiter des fonctionnalités de SàT, y compris le chiffrement de bout en bout (OTR pour le moment, mais OpenPGP est envisagé pour la 0.7, et peut-être OMEMO également).

Petite note pour les programmeurs : une fois la prise en main passée (qui n'est pas très difficile), j'apprécie beaucoup travailler avec Kivy, c'est souple, agréable à utiliser et ça fonctionne jusqu'ici très bien, félicitation aux équipes derrière.

Je conclus sur une bouteille à la mer : c'est un travail absolument énorme de travailler sur SàT, et à l'heure actuelle je suis pratiquement seul dessus, et en plus de mon emploi salarié. Le projet avance toujours à bon train, mais j'ai besoin d'aide. La base de code est importante, mais il n'est pas insurmontable de s'y mettre : Chteufleur mentionné plus haut a pu rapidement écrire des greffons et a fait les implémentations des XEP-0070 et XEP-0184.

Il est aussi possible de contribuer en dehors du code : empaquetage pour des distributions, tests, graphismes, traductions, installation de serveurs, etc. Contribuer à une bibliothèque utilisée par SàT (comme l'implémentation de XMPP dans Twisted ou Kivy) est également très utile.

Au passage, je rappelle à ceux qui ont participé à la campagne de financement, qu'ils peuvent nous contacter sur « contact chez salut-a-toi point org » pour réclamer leur contrepartie, ou la demander plus tard s'ils préfèrent.

À très bientôt pour la suite :)

Installer une instance de Libervia (SàT) en moins de 10 min

goffi 10/03/2016, 18:51 jabber-xmpp projet GNU-Linux planet-libre SàT seenthis Libre Tutorial Libervia_installation

Bon avouons le tout de suite, je triche, 2 fois. La première c'est que nous allons utiliser les images Docker autrement dit des versions pré-installées et qui facilitent la vie. La deuxième c'est que quand je dis « moins de 10 min », je ne compte pas le temps de téléchargement de ces images, qui peut bien évidemment varier selon la vitesse de votre connexion.

Ceci dit, voyons comment avoir une instance de Libervia, l'interface web du projet « Salut à Toi », fonctionnelle de manière triviale. Pour mémoire il s'agit d'un outil de communication (d'aucuns parlent de « réseau social ») basé sur le protocole standard et ouvert « XMPP », et donc compatible avec la multitude de logiciels déjà existants.

Préparatifs

Docker

Il vous faut essentiellement avoir Docker installé sur votre machine. Sur une Debian ou dérivée (Ubuntu, Linux Mint – attention dans ce dernier cas, elle a récemment été compromise –, etc) il suffit de faire :

# apt-get install docker.io

En tant que root (c.-à-d. précédez de « sudo » si nécessaire). Dans les autres cas, reportez-vous à la documentation officielle.

Il faut ensuite vous ajouter au groupe « docker », ce qui devrait pouvoir se faire avec

# adduser <votre_nom_d_utilisateur> docker && newgrp docker

Ou, si vous avez sudo installé et configuré (c'est le cas sur Ubuntu par exemple):

# sudo adduser $(whoami) docker && newgrp docker

À partir de maintenant, il n'est plus besoin d'être root, vous pouvez faire la suite avec votre utilisateur normal, qui vient d'être ajouté au groupe « docker ».

libervia_cont.sh

La deuxième chose à faire est d'installer le script libervia_cont.sh qui aide grandement à la gestion des conteneurs de Libervia. Pour cela, il suffit d'entrer :

wget https://repos.goffi.org/sat_docs/raw-file/tip/docker/libervia_cont.sh && chmod a+x libervia_cont.sh

(si wget n'est pas présent, installez-le, par exemple avec « apt-get install wget »)

Lancement

Pour lancer Libervia, il vous faut maintenant entrer :

./libervia_cont.sh

Et c'est tout ! Si si, je vous assure, le script et Docker se chargent de télécharger les images (ce qui peut prendre un peu de temps selon votre connexion) et de les lancer, À la fin, vous allez voir une liste de ports s'afficher, en particulier vous devez avoir une ligne qui ressemble à :

port 8080 (HTTP):                       0.0.0.0:32771

Le numéro à la fin est le port choisi par Docker pour accéder à Libervia via HTTP, il vous suffit d'ouvrir votre butineur sur http://localhost:32771 (en remplaçant 32771 par le port que vous avez bien sûr) et vous devriez voir apparaître la page d'accueil de Libervia. Le serveur n'est accessible qu'après quelques secondes.

Libervia login

Plutôt simple non ? Bon comme c'était trop facile, voyons voir comment configurer tout ça.

Configuration

ports

Une des options les plus importantes est l'option -p, qui permet de lancer Libervia avec des ports fixes, ainsi vous pourrez atteindre Libervia sur le port 8080 et non un port qui change à chaque lancement.

Vous pouvez spécifier des ports différents grâce aux variables d'environnement SAT_CONT_PORT_xxxxxxxx est le port que vous voulez remplacer. Ainsi si vous voulez utiliser les ports 80 et 443 qui sont les ports standard HTTP et HTTPS, plutôt que 8080 et 8443, il vous suffit de faire, avant de lancer libervia_cont.sh :

export SAT_CONT_PORT_8080=80
export SAT_CONT_PORT_8443=443

nom de domaine

Si vous avez déjà votre nom de domaine (l'obtention d'un nom de domaine et sa configuration dépassent le cadre de cet article, mais les explications ne manquent pas sur le web), vous pouvez le spécifier avec l'argument -d ou avec la variable d'environement SAT_CONT_DOMAIN, exemple :

export SAT_CONT_DOMAIN=goffi.org

éditer les fichiers

Vous pouvez éditer le fichier de configuration de SàT/Libervia en tapant simplement

./libervia_cont.sh config

De même, pour éditer la configuration du Prosody intégré, faites

./libervia_cont.sh config prosody

Sauvegardes

Le script gère également les commandes de sauvegardes. Pour faire une sauvegarde, il suffit de taper

./libervia_cont.sh backup

Ceci crééra un fichier sat_data_backup_<date_de_sauvegarde>.tar.gz. Pour le restaurer plus tard, vous n'aurez qu'à faire

./libervia_cont.sh restore sat_data_backup_<date_de_sauvegarde>.tar.gz

À suivre…

Cet article est le premier d'une petite série où je vais vous expliquer comment mettre en place et publier dans un blog comme le mien (qui tourne désormais avec SàT/Libervia) grâce à ce que nous venons d'installer. La prochaine fois (demain ?) j'expliquerai la configuration avancée (certificat personnalisé, lancement automatique).

Si vous parlez anglais, l'utilisation des images Docker et du script libervia_cont.sh sont documentés sur le wiki.

Nous aimerions beaucoup faciliter l'installation de Libervia avec d'autres méthodes, par exemple avec des scripts pour YunoHost, un peu d'aide serait très appréciée, car nous sommes déjà bien chargés. Si vous pensez pouvoir participer, venez en discuter sur le salon sat@chat.jabberfr.org.

N.B. : comme vous l'avez vu l'image contient un serveur XMPP (Prosody) pré-configuré pour simplifier l'installation. Cependant Salut à Toi et donc Libervia marchent bien évidemment avec tout autre serveur (les fonctionnalités seront juste adaptées selon ce qui est disponible), et vous pouvez créer un profil externe, sur un autre serveur (vous pouvez même entrer directement un jid et un mot de passe existant dans Libervia). Il est probable qu'il existe de futures variantes de ces images sans serveur XMPP pré-installé, ou avec un autre.

S

souliane 11/03/2016, 12:22

Super ! Un petit « hic » : docker ne s'installe pas (encore) sur les mini-serveurs come OLinuXino ou Raspberry Pi. Ou bien il faut bidouiller, il y a quelques procédures qui trainent sur Internet... ceci dit l'installation normale sans Docker fonctionne bien, c'est juste que ca demande un peu plus de temps. Le compte avec lequel je poste ici est connecté sur une instance de Libervia qui tourne sur un serveur maison OLinuXino.

Importer un blog Dotclear dans XMPP

goffi 23/03/2016, 11:12 jabber-xmpp projet GNU-Linux planet-libre SàT seenthis Libre Tutorial Libervia_installation

Articles précédents de la série : Installer une instance de Libervia (SàT) en moins de 10 min et Configuration avancée du conteneur Libervia

Pour le troisième article de cette série sur l'installation d'un blog XMPP avec Libervia, je vais vous montrer comment importer un blog Dotclear.

Notez bien que ceci marchera avec Libervia/Salut à Toi, mais devrait fonctionner également avec Movim, ou Jappix, ou autre futur client XMPP gérant le blogage. Aussi, je parle ici de Dotclear, mais nous avons un système générique d'imports avec pour le moment 2 « importeurs » : Dotclear et Dokuwiki. Dotclear a été choisi car c'est celui que j'ai utilisé pour mon blog, mais le principe est le même si vous voulez importer du Dokuwiki.

À terme, et selon la demande (et notre temps disponible — ou les contributions), nous pourrons ajouter d'autres importeurs, Wordpress ou Pelican par exemple.

J'en profite pour remercier les équipes derrière Dotclear, c'est un moteur de blog que j'ai utilisé pendant plusieurs années et qui est vraiment bien fait. Peut-être qu'un jour il communiquera aussi via XMPP, qui sait ?

Préparation des données à importer

La première chose à faire est d'exporter le blog depuis Dotclear. Pour cela il faut vous rendre dans la console d'administration, puis cliquer sur la section maintenance :

maintenance

Ensuite cliquez sur l'onglet « Backup » (Sauvegarde), selectionnez « Download database of current blog » (charger la base de données du blog courant) puis cliquez sur « Execute task » (Lancer la tâche) :

onglet backup

Vous n'avez plus qu'à sélectionner le répertoire où sauvegarder votre fichier, vous devriez avoir un fichier avec un nom similaire à 2016-03-21-15-15-default-backup.txt.

Utilisation de jp avec le conteneur

Pour le moment, seul le frontal en ligne de commande de « Salut à Toi », jp, permet l'import. L'idéal serait de l'avoir installé en local sur votre machine, mais comme jusqu'ici nous avons utilisé les conteneurs Docker, continuons avec.

« Salut à Toi » va avoir besoin d'accéder à la sauvegarde Dotclear que nous avons générée précédemment. Comme les conteneurs sont isolés du système de fichier, nous allons devoir demander à Docker de monter le répertoire parent via SAT_CONT_DK_EXTRA, que nous avons vu dans les précédents articles :

export SAT_CONT_DK_EXTRA="-v /tmp/dotclear_backup:/backup"

remplacez « /tmp/dotclear_backup » par le chemin vers le répertoire où se trouve votre sauvegarde. Il faut ensuite redémarrer les conteneurs pour que cela soit pris en compte :

./libervia_cont.sh restart -p

Comme indiqué sur la page wiki des conteneurs, il est possible d'utiliser jp avec le conteneur « Salut à Toi » en utilisant la commande suivante :

alias jp-docker="docker run --rm -ti --link sat:sat salutatoi/jp:latest"

à utiliser après avoir lancé les conteneurs bien entendu. Par la suite j'utiliserai jp ou jp-docker indifféremment, utilisez l'alias que vous avez défini ici (soit jp-docker si vous avez gardé le même).

Assurons-nous ensuite que cela fonctionne :

% jp-docker --version
jp 0.6.0D (rev fd959c8f64b6 (default 2016-03-18 10:25 +0100)) Copyright (C) 2009-2016 Jérôme Poisson, Adrien Cossa
This program comes with ABSOLUTELY NO WARRANTY;
This is free software, and you are welcome to redistribute it under certain conditions.

Si vous avez bien le message de version qui s'affiche, tout va bien, sinon venez demander de l'aide sur notre salon XMPP.

C'est la commande jp blog import que l'on va utiliser, vous pouvez voir les options disponibles avec jp blog import --help.

Assurez-vous d'avoir créé un profil (en utilisant le dialogue de création de compte de Libervia par exemple). Pour utiliser blog import, votre profil doit être connecté, soit depuis Libervia, soit en demandant à jp de le faire avec les arguments -cp goffi --pwd <mot_de_passe> : -c demande la connexion, -p goffi indique que l'on souhaite utiliser le profil « goffi » (à adapter bien sûr), et « --pwd <mot_de_passe> » est explicite. Une fois votre profil connecté, seule l'option « -p goffi » est nécessaire, sauf si c'est votre profil par défaut (on reviendra sur cette notion une autre fois).

Commençons par voir les importeurs disponibles :

% jp-docker blog import -cp goffi --pwd totototo
dotclear: import posts from Dotclear blog engine
dokuwiki: import posts from Dokuwiki blog engine

Pour avoir des détails sur l'importeur choisi, indiquez son nom tout simplement :

% jp-docker blog import -pgoffi dotclear
dotclear: import posts from Dotclear blog engine

This importer handle Dotclear blog engine.

To use it, you'll need to export your blog to a flat file.
You must go in your admin interface and select Plugins/Maintenance then Backup.
Export only one blog if you have many, i.e. select "Download database of current blog"
Depending on your configuration, your may need to use Import/Export plugin and export as a flat file.

location: you must use the absolute path to your backup for the location parameter

N.B. comme mon profil « goffi » a été connecté avec la commande précédente, je n'utilise plus « -c » ni « --pwd xxx »

Voilà, il n'y a plus qu'à faire l'import, avec la commande suivante (que j'explique ci-dessous) :

jp-docker blog import -pgoffi dotclear /backup/2016-03-21-15-15-default-backup.txt --ignore-tls-errors --host www.goffi.org  -P --upload-ignore-host goffi.org

Explications :

  • jp-docker blog import -pgoffi dotclear /backup/2016-03-21-15-15-default-backup.txt : nous l'avons vu précédemment, on indique d'importer la sauvegarde Dotclear située à /backup/2016-03-21-15-15-default-backup.txt pour le profile « goffi »

  • --ignore-tls-errors indique de ne pas faire d'erreur en cas de certificat invalide, ce qui est le cas de notre certificat auto-signé. Si vous avez installé un certificat valide comme vu dans l'article précédent, vous pouvez ignorer cette option

  • --host www.goffi.org indique le nom du blog originel, c'est nécessaire pour re-construire les chemins relatifs de la sauvegarde

  • -P permet d'afficher une barre de progression

  • --upload-ignore-host goffi.org indique de ne pas téléverser les images en provenance de l'hôte indiqué, en effet par défaut jp blog import va téléverser (« uploader ») via XMPP toutes les images trouvées sur le blog. Ce comportement peut-être désactivé avec l'option --no-images-upload

Et voilà ! À la fin de l'import (qui ne devrait pas être très long sauf si très gros blog, c'est de l'ordre de quelques minutes), vous allez avoir un long texte s'afficher, ce sont les options à copier/coller dans sat.conf (grâce à ./libervia_cont.sh config) dans la section [libervia]. La deuxième option (url_redirections_dict) permet de rediriger les anciennes URL de votre blog vers les nouvelles dans Libervia, évitant ainsi les liens cassés.

Vous pouvez d’ailleurs ajouter vos propres redirections, par exemple j'ai ajoutés celles-là sur mon blog :

url_redirections_dict = {
    "/": "/blog/goffi",
    "/videos": "file:/videos",
    "/feed/atom": "/blog/goffi/atom.xml",
    "/feed/tag/SàT/atom": "/blog/goffi/atom.xml?tag=SàT",
    [ETC]
}

La première redirige la page principale sur mon blog, plutôt que sur la fenêtre de connexion de Libervia. La deuxième permet d'accéder aux vidéos via le chemin absolu /videos (qui est monté comme vu précédemment via SAT_CONT_DK_EXTRA). Enfin les suivantes permettent de garder les liens vers les flux Atom, nécessaire vu que je suis sur plusieurs « planètes » et que je n'avais pas envie de m'amuser à faire changer tous les liens (j'ai tronqué mais vous comprenez le principe).

Il peut également être utile d'ajouter :

allow_registration = false

qui indique à Libervia de ne pas autoriser les enregistrements de nouveaux comptes depuis l'interface, particulièrement intéressant si vous êtes seul sur votre instance, ou si vous voulez créer les nouveaux comptes vous-même uniquement.

À suivre

À ce stade, vous devriez avoir votre blog importé et disponible via Libervia, bienvenu dans le monde des blogs XMPP ! Les avantages d'avoir son blog sur ce standard sont nombreux, et vont aller en grandissant au fur et à mesure que nous ajouterons des fonctionnalités (par exemple la possibilité de mentionner quelqu'un sur un autre blog est à prévoir probablement avant l'été), n'hésitez pas à venir discuter de ça sur notre salon.

Pour le prochain article, sans doute le dernier de cette mini série, je vous expliquerai comment publier sur ce blog.