Petite histoire des RMLL 2014

goffi 21/07/2014, 22:35 jabber-xmpp GNU-Linux extrait de vie projet Libre planet-libre SàT

Les RMLL se sont achevées il y a maintenant plus d'une semaine, et une bonne partie des conférences (dont celle sur Salut à Toi) est en ligne. J'en profite pour raconter un peu ce que nous avons vécu.

Tout d'abord parlons d'un superbe projet qui n'est pas assez connu: BeWelcome. C'est un site d'hébergement dont le moteur est libre, qui a une politique de prise de décisions communautaire, et une communauté très agréable. Ayant été pendant longtemps membre de CS, on peut dire qu'on y retrouve l'esprit des débuts mais sans les inconvénients (logiciel et contenu non libres, prises de décisions autoritaires, hiérarchie, etc. Lire à ce sujet mon billet sur DLFP [1]). Nous avons, Souliane et moi, utilisé BeWelcome pour trouver un hébergement pendant l'événement, et en avons trouvé 2 très biens. L'intérêt de ce genre de site est, outre les économies réalisées, de rencontrer des gens du coin, des façons de vivre parfois différentes, des gens qui vous montreront « leur » ville loin des clichés.

C'est fort dommage que ce projet ne soit pas mis en avant vu qu'il colle parfaitement à la philosophie, et qu'il est libre. J'aurais beaucoup aimé voir un stand/une conférence BeWelcome également, peut⁻être l'année prochaine ? D'autant plus qu'il semble qu'il y ait eu quelques couacs dans l'hébergement aux RMLL, la situation aurait été plus confortable.

Les journées grand public ont été particulièrement intéressantes: nous étions très bien placés au centre de Montpellier, et avions vraiment de tout comme visiteur; du néophyte aux personnes très techniques (qui venaient la plupart des autres stands, comme souvent dans ce genre d'événement). Notons suite à la polémique sur les caméras que les gens qui sont venus à notre stand pour nous filmer et/ou prendre en photo ont été très corrects et nous ont demandé avant si ça ne nous dérangeait pas. Là encore, j'ai écris un commentaire sur DLFP à ce sujet [2]. Il y a eu du monde en permanence au point qu'il a fallu fuir le stand par moments pour se reposer... Le week-end s'est achevé sur un dimanche très venteux (le soleil n'était pas de la partie à Montpellier, mais on s'en est sortis pas trop mal au final).

Pendant la semaine de conférences, nous étions au village placés à côté de Liberté 0, une association naissante (nous avons pu assister à son intéressante assemblée constitutive) qui a pour but d'améliorer l'accessibilité pour tous. Nous allons suivre avec intérêt leur évolution, ne serait-ce que pour être conseillés sur la meilleure façon de rendre notre projet le plus accessible possible. En face nous avions des gens comme Haiku (réécriture libre de BeOS), DoudouLinux (distribution éducative pour les tout petits), nos oignons (association pour la création de gros nœuds de sortie Tor) ou encore Floss Manuals qui fait des manuels libres et collaboratifs sur des projets libres (Arduino, Cinelerra, Gimp, Scribus, etc), livres qui sont tout à fait abordables et ont l'air bien faits (j'ai acheté pour 7 € le livre sur l'Arduino qui m'a l'air pas mal du tout à première vue).

Le village associatif a aussi été l'occasion de rencontrer ou revoir des gens et des projets très intéressants, comme Gelnior de Cozy Cloud/Newebe qui est devenu un ami depuis le temps qu'on se croise, Liberté 0 dont j'ai parlé plus haut, Cryptie qui nous file un gros coup de main pour le futur chiffrement des microblogs, Bookynette qu'on a aussi croisé à la foire de l'autogestion et qui est - entre autres - un des membres fondateurs de liberté 0, devnewton qui bosse sur Newton adventure/Ned et les makis, etc. Nous avons eu des discussions diverses allant de l'Esperanto à la possibilité d'intégrer Tor dans XMPP/SàT, et quelques (trop rares !) débats politiques.

Les RMLL ont aussi été l'occasion pour Souliane de monter son TV-B-Gone avec Mitch Altman. Nous avons pu voir le mat omnidirectionnel de Foxel, tester Haiku, j'ai pu discuter avec un développeur Kde (donc j'ai oublié le nom et de prendre le contact... Si tu me lis :) ), nous avons pu voir le projet Apertium auquel participe Bech qui nous a hébergé (il travaille aussi sur LibreMail, collection de scripts pour lire ses messages en console), et et... nous avons eu nos premiers dons ! Oui parce que SàT est maintenant une association, mais j'y reviendrai très vite. Ce fut un grand plaisir de voir qu'une majorité des gens connaissaient SàT au moins de nom, et nous avons eu beaucoup d'encouragements.

Bref, nous étions très heureux de participer à ces RMLL, mais aussi contents d'en partir après une semaine à répéter les mêmes choses et dans un milieu parfois trop technique (mais pas que !). Un grand merci aux organisateurs, aux participants et aux gens qui sont venus nous voir (ou pas d'ailleurs), c'était une excellente édition.

Pour finir une petite sélection de conférences: étant au village nous n'avons pas pu en voir beaucoup, aussi c'est loin d'être exhaustif:

Bon, il y a des tas d'autres conférences intéressantes, mais ce billet est déjà suffisamment long. De même, comme j'ai la flemme et que de toute façon on perd la lecture linéaire (voir ma conf), je ne mettrai pas les liens vers tous les projets que je cite...

Bon ben j'ai encore perdu 2 heures moi

Meganet 22/07/2014, 05:04

Salut à toi, merci pour ce résumé, je n'ai pas pu y aller cette année donc ça ma permis de suivre un petit peut. :)
Et sinon, merci pour l'accessibilité! Enfin ça commence à bouger vraiment, et étant non-voyant et développeur, et surtout gros utilisateur de logiciels libres, je ne peut que m'en réjouir! :)

Goffi 22/07/2014, 11:22

Meganet> Nous n'avons fait qu'assister à l'AG pour le moment, c'est surtout Liberté 0 qu'il faut remercier :). Mais ça nous a permis de nous rendre compte de certaines choses, c'était très enrichissant de discuter avec eux, on espère pouvoir s'intéresser à ça dans notre projet rapidement...


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Odol 31/07/2014, 18:02

Bonjour Goffi,

Je souhaiterais vous écrire directement mais ne trouve pas votre adresse e-mail.

Pourriez vous me l'envoyer svp?

Merci! :)

Goffi 31/07/2014, 19:35

Bonjour Odol;

courriel: goffi@goffi.org
jid: goffi@jabber.fr


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La parole aux images

goffi 27/09/2010, 06:39 humeur extrait de vie oz

P1000121_1.JPGGreat Ocean RoadP1000192_1.JPG Great Ocean Road (bis)P1010079_1.JPG Barossa ValleyP1010211_1.JPG Kangaroo IslandP1010233_1.JPG Kangaroo Island (bis) P1010268_1.JPG Kangaroo Island (ter) P1010375_1.JPGLa route...P1010382_1.JPGLes clients locaux des roadhousesP1020438_1.JPG Près des Blow Holes P1020455_1.JPG Un peu de surf...

Bon aller, j'ai mis peu de photos jusqu'ici, alors en voici quelques unes...

ange 27/09/2010, 11:55

Preums!
Wahh! c'est joli !

Ce commentaire constructif vous est offert par ange.

morgan 28/09/2010, 14:53

Ola goffi !
Ca fait plaisir d'entendre des nouvelles sur linuxfr. J'espère que tu profites de ton trip autant que ce que les photos le laissent penser. Vis de bons moments.
Morgan

Goffi 30/09/2010, 07:24

Hey, ca fait plaisir de voir que vous etes toujours dans le coin :). J'espere faire un tour sur Mars vous faire coucou avant la fin de l'annee


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Julien 30/09/2010, 18:01

Marrant, en passant par DLFP, je découvre le blog d'un autre voyageur coincé dans un pays lointain :)
Pour moi, c'est Bucarest, Roumanie, et pas pour un problème de mécanique.
Bref, bon courage pour le retour ;) nous on sait pas encore quand on reprend la route.


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Goffi 01/10/2010, 05:27

Julien> Dis m'en plus, qu'est-ce qui te bloque ? Hum, l'europe ca ne dit bien aussi...


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Julien 01/10/2010, 12:52

Oh, on est pas vraiment bloque, disons qu'on reste 2 mois au lieu d'1 semaine car mon epouse a de la famille ici.
Du coup, je fais comme toi, je bosse sur mon portable en qwerty :)

L'europe c'est super. jette un coup d'oeil aux videos sur mon blog dans la categorie voyage.


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pot-pourri

goffi 26/09/2010, 07:05 humeur extrait de vie oz

Quelque chose vient de me toucher le dos ! J'en suis sûr putain. Merde c'est quoi cette lumière ? Le film ne m'a pourtant pas tant marqué; il a beau être relativement réaliste et inspiré de faits réels, il a beau se passer en Australie Occidentale, il ne m'a tant impressionné, pas de quoi faire une psychose. Mais putain, putain cette lumière elle est proche, vraiment, et Renée et Nat qui dorment... Le van est fermé, mais on est au milieu de nulle part, sur une énorme portion de route avec personne, sans réseau téléphonique, sans civilisation, rien que ce parking, et les braises encore chaudes de notre feu.

Merde c'est quoi ce bruit... Ah putain ! C'était un camion, c'est vrai que la route est juste de ce côté. Faut que j'arrête mon cinéma... Mais non ! Il y a toujours un bruit, ça bouge. Il faut que j'allume.

- hmmpffff... what !?

Arf, faut pas qu'elle pense que je flippe, elle va flipper aussi

- No, nothing Nat, just a fly, I'm sorry if I did awake you

- No worries...

Bon je vais éteindre, je vais pas réveiller tout le monde en plus... Nan ! Ce n'est pas une psychose ! Il y a bien un bruit !

- Nat, can you hear this ? I don't want to affraid you after the movie, but...

- hear what ? No nothing... Arg wait, yes, there is something !

- ...

Bon là c'est clair il y a quelque chose, mais, attends une minute

- Hey Nat, you didn't tell me this evening that you saw a cute mouse ?

- Ohhhhh shit, yes !

- Well, there is only one thing to do: empty the van and hunt it ! [**]

Et voilà comment on se retrouve en pleine nuit à vider un van et tout mettre sur le lit à l'arrière... Avec une Renée qui a continué à dormir tranquillement.

[**]

- hmmpfff... quoi !?

- Non, rien Nat, juste une mouche, désolé si je t'ai réveillé

- pas de soucis

- Nat, est-ce que tu entends ça ? Je ne veux pas te faire peur après le film, mais...

- Entendre quoi ? Non rien... Arf attends, oui, il y a un truc !

- ...

- Hey Mat, tu ne m'a pas dit ce soir que tu as vu une souris mignonne ?

- Ohhhhh merde, si !

- Bon, il n'y a qu'une chose à faire: vider le van et la chasser !

---

Meeeerrrdeeee la voiture, je l'avais complètement oubliée ! Rahhhhh, et c'est 50 $/nuit + toute la journée, ça fait bien 2 jours qu'elle est là, je vais au moins en avoir pour 150 $ ! Mais quel con !

Mpffff, grmmlmlm... Hmppfff. Jen. Tiens ? Qu'est-ce qu'elle fait là ? Lumière, chaleur, ouch... Neurone... on... Couverture... Ahhhhh mais j'étais en train de dormir !

Cool, 150 $ économisés :)

---

Bon, alors ça devrait être bientôt, ah oui voilà un panneau ! Lancelin à gauche, et Indian Ocean dr tout droit.

« Indian Ocean drive »

...

Ça fait rêver quand même :)

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Plus que quelques mètres, on y est presque ! Arf, il fallait bien que ça arrive, pas un tour d'Australie avec un van de 25 ans sans une grosse panne. Mais là c'est à se demander si Wendy s'en relèvera... La fumée hier, je ne suis pas mécano mais ça ne présage rien de bon. Je vais peut-être devoir faire une croix sur le Nord.

Hum, ça fait un pincement quand même, j'ai vécu tant de choses ces derniers mois, que de la laisser ici, à la moitié de notre aventure.

Mais s'il y a bien un truc qui me fait plaisir, c'est le coup de main des filles ! Je ne sais pas comment j'aurais fait sans elles... Et sans avoir besoin de demander en plus, alors que je les connais depuis seulement hier.

Merci la solidarité, celle entre voyageurs, baroudeurs ou autres amis de toute fraîcheur. Merci à ces moments là qui font ce pourquoi on voyage, et qui laissent probablement les meilleurs souvenirs. Ce ne sont pas les gorges, plages, ou autres cartes postales qui m'ont fait venir ici, ce sont les (ces !) rencontres.

(*)

---

La musique... musiques d'Australie vraiment j'apprécie , musique de Marseille qu'elle est belle, musique engagée pour rester éveillé, musique des rues jamais perdue, musique du matin départ serein , musique du soir, guitare...

Merci la musique :)

(*) En fait c'était juste une pièce à 15$, réparé à prix coutant grâce à un ami mécano... Mais la boite de vitesses a lâché depuis (et je suis en rade à Broome depuis 1 semaine), et là ça va être un facteur 100 (au moins)

On en est là

goffi 26/06/2010, 02:49 humeur extrait de vie oz

Perth samedi matin. La nuit a été courte. Je viens de laisser Cat qui m'a hébergé pendant près d'une semaine; et mon van garé à vingt minute du centre, là où les places sont gratuites, je me dirige vers la ville.

Putain qu'il fait froid: 1°C d'après Cat, ils n'ont jamais vu ça. Quand je pense que j'écrivais 2 jours plus tôt que j'étais en chemisette la journée, aujourd'hui mon pull me parait bien léger.

La marche est agréable, je croise les nombreux cyclistes et joggeurs, cherchant toujours à comprendre ce qui peut pousser ces gens à sortir de leur lit pour courir dans le vide. Le soleil est bien là, et tente de raviver mon sang, au point que j'en arrive bientôt à pouvoir sortir les mains de mes poches. La bibliothèque n'ouvrira pas avant 1 heure, je peux prendre mon temps. Ah les gratte-ciels, j'arrive dans le centre. Quelques cris se font entendre au loin: tiens, inhabituel. Mes pas hésitent mais finalement la curiosité l'emporte. Oh un attroupement, quelques policiers. Non, je ne peux pas y croire, enfin une vraie manif en Australie ? J'accélère le pas avec une certaine excitation, Perth me réserve peut-être des surprises.

Mais je déchante vite en voyant une foule bien sagement rangée derrière des barrières en plastique, et il ne faut pas longtemps pour comprendre la tragédie qui se passe. Non ce n'est pas pour lutter contre une quelconque réforme ou défendre les droits de qui que ce soit, non ce n'est pas non plus pour célébrer une victoire à un sport, chose qui malgré le patriotisme puant qu'on y trouve souvent, a au moins le mérite d'apporter une fête populaire. Non c'est autre chose.

Une vitre sépare la foule des employés en uniformes, et une galvanisation est bien visible: les cris viennent des uniformes. Les caméras sont là, ils ont réussi leur coup. Cette nouvelle façon de promouvoir à moindre frais leurs produits en lui donnant une image de grand évènement est à la mode depuis quelques années, et on ne peut que pleurer en voyant à quel point c'est efficace. Le décompte est lancé, 5, 4, un sourire factice est visible sur la face des uniformes, 3, 2 un grand cri, l'entreprise fruitière hype du moment ouvre ses portes, des gens se sont levés par ce froid pour ça (ce qui relativise tout d'un coup l'équilibre mental des coureurs).

Ce qui me fait le plus mal, ce n'est même pas que des gens suivent la mode pour un produit qui, non content de ne rien apporter de neuf, est surtout là pour diminuer les libertés. Ce n'est malheureusement pas une chose dont on parle énormément en dehors de certains milieux, et j'ai peur de croire que beaucoup de gens ne se soucient pas de ces privations - peut être que les choses changeront le jour où on se rendra compte que la technique mise en place sournoisement permet de restreindre à qui et combien de fois on peut prêter/échanger/lire les musiques, livres et autres formes d'expression, et que le jour où un écrit ne sera plus lisible car allant à contre-courant d'un quelconque gouvernement il y aura une certaine émotion, tardive -, non ce n'est même pas ça le plus douloureux.

Ce qui est vraiment pesant, insupportable, dramatique c'est que ces gens là sont ici pour l'ouverture d'un magasin, d'un magasin putain !

Je reste là, à regarder un moment, puis tourne la tête, dépité, et reprends ma route vers la bibliothèque, le moral en berne.

PS: pour être honnête, je me suis déjà rendu une fois à l'ouverture d'un magasin pour la sortie d'une console qui - pour le coup - apportait vraiment quelque chose de nouveau. Même si la scène était loin de ce que je viens de voir, avec le recul je trouve cela tout aussi navrant.

ange 28/06/2010, 09:46

Preums ! Je suis d'accord avec toi mais je laisse surtout ce commentaire pour faire coucou ;)

De nouvelles aspirations...

goffi 17/05/2010, 04:12 extrait de vie oz

Qui aurait cru qu'il pouvait faire si froid à Adélaïde ? Certes ce n'est pas Melbourne et encore moins la Tasmanie, mais tout de même, je n'ai pas trop de mes deux pulls.

Je n'avais pas fumé de Chicha depuis mon départ de France, et ce n'est non sans un certain plaisir que je partage celle ci avec Angello et Renee, qui - suite à mon insistance - on sorti le Narguilé rapporté du Caire. La musique est belle, l'ambiance excellente, nous rions et partageons nos histoires.

Au fil des bouffées je pense à mes amis, regrettant qu'ils ne soient pas là pour cette fois, et à Belsunce, au toit de l'immeuble, à l'image improbable du gars d'en face vidant ses sacs par la fenêtre, au coussins, aux rires, aux histoires, toujours aux histoires. Non ce n'est pas le mal du pays, ce n'est pas lui qui me manque, c'est eux, et eux aussi, j'aimerais tant leur montrer ce que j'ai trouvé ici.

Une autre aspiration; Renee, tiens l'autre tuyau, et semble apprécier le moment, je souris. Quelle étrange sensation que voilà: je suis parti depuis maintenant 6 mois - 6 mois ! -, j'ai quitté mon travail depuis près d'un an, je n'ai plus de maison propre, et pourtant... Et pourtant je me sens chez moi, je me sens partout chez moi, et j'ai l'impression - non la certitude - d'avoir trouvé ce que j'étais venu cherché, du moins en partie; j'ai retrouvé un morceau de ma liberté.

L'image de la gare me revient, les larmes; j'ai hâte de préparer un repas pour ma famille, de partager bières et récits et de les revoir - ce qu'ils ont grandi, déjà ! -.

Le jardin est superbe, de nombreux arbres sont en fleurs et m'apprennent de nouveaux goûts et mots (persimmon et quince m'ont laissé un temps perplexe dans mon coing).

Je sais que bientôt je devrais partir, chose terrible et belle à la fois - car on sait toujours ce qu'on laisse mais jamais ce qu'on va trouver -, alors j'apprécie, et j'observe, j'absorbe, quand ce n'est pas moi même qui le suis, tant mon regard a du mal à quitter le bleu en face de moi.

lino 10/06/2010, 15:19

bien ecrit
Belsunce breakdown !

On dirait le Sud

goffi 16/04/2010, 01:42 extrait de vie oz

Se lever
Sortir sous le Soleil
Aller dans le parc, continuer jusqu'au Victoria Market
Se balader, trouver du pain « organic » (bio) et un croissant. Surprendre le mot « Dunkerque » dans une conversation entre francophones.
S'assoir à un café, demander de la compagnie pour un pain esseulé et avoir de la confiture de figues bio à 1$, dans un établissement qui n'en vend normalement pas.
Discuter, apprécier le temps et l'ambiance du lieu.
Acheter quelques légumes, puis se diriger tranquillement vers la maison.
Aller à Smith street, et emprunter un des vélos mis à disposition gratuitement dans un des bars de la rue.
Rouler, apprécier la créativité des tags sur les murs, l'architecture particulière de certains bâtiments.
Croiser un groupe de cyclistes, discuter avec un, posé sur un petit vélo une bière à la main. Déboucher dans un parc ou se trouve un inattendu festival country.
Continuer, s'amuser d'une vieille DS française sur le côté. Approcher d'un chemin cyclable, longer une rivière.
Arriver dans une sorte de communauté alternative, qui répare les vélos pour trois francs six sous (bon ok, 3 dollars 6 cents).
Revenir tranquillement, discuter avec les occupants à la maison, essayer une nouvelle recette avec les légumes du midi.
Penser aux choses à faire les jours à venir
Se coucher.

C'est ça Melbourne !

La ruée vers le nord (ouest)

goffi 11/03/2010, 05:49 extrait de vie oz

Le temps semble s'être arrêté à Maldon, village des « Gold Fields », où seules quelques motos et voitures viennent rappeler que les siècles ont passé. C'est ici, dans le Victoria, que le « gold rush » (la ruée vers l'or), a eu lieu. Après avoir cherché en vain une connexion internet, je me suis posé au café « two fat mens » (les 2 gros bonshommes), où je déguste une bière en imaginant les hommes d'un autre temps venus à la recherche d'une hypothétique fortune. Les bâtiments sont parmi les plus vieux d'Australie (enfin, comprendre les plus vieux depuis l'arrivée de la population européenne), et on se laisserait aisément transporté dans un livre de Jack London si la neige n'était pas absente.
Tout est là, le vieux train qui laisse échapper le bruit de la vapeur, la grande cheminée - devenue un parcours touristique -, ou le vieil homme au visage marqué, son chien à ses pieds, qui semble s'être trompé d'époque.
D'après les dires, il y aurait toujours de l'or ici, et probablement encore quelques « gold diggers » (chercheurs d'or); mais les temps et les hommes ont changé; les plus matérialistes cherchent le plus souvent fortune dans les nouvelles mines (qui ironiquement sont désormais immatérielles), les plus rêveurs sont ailleurs, et on peut en trouver quelques uns dans les immenses forêts présentes ici.

J'étais la semaine dernière au st Andrews Market, que d'aucuns qualifieront d'hippie. Le marché en lui même n'est pas bien extraordinaire - quelques peu orienté « organic » (bio) et spiritualité, des digiridos fait main, des sacs recyclés - et un brin touristique, mais il a l'agréable particularité d'être en partie dans les bois; on peut s'assoir et prendre un « chai » entre les arbres, en regardant les jongleurs s'entraîner à deux pas.
C'est en buvant avec une amie que l'ont demanda à notre voisin où trouver un produit imperméabilisant, cette chère Wendy ayant quelques fuites; sans hésitation ce dernier nous donna son adresse, précisant de passer dans l'après-midi, qu'il avait ce qu'il fallait. Quel contraste avec certaines mauvaises aventures les jours précédents ! En effet, on m'a crevé un pneu alors que le van était garé sur une place gratuite, et mon premier jour à Melbourne je me suis trouvé à pousser ce même véhicule seul sans que l'idée ne vienne à personne de m'aider (mais par contre y'en a un qui a pris des photos !), frôlant de très peu l'accident, la route étant fortement chargée et à un gros croisement avec trams et voitures.
À noter quand même qu'en dehors de ces cas particuliers, les gens que j'ai croisé étaient tous très accueillants et près à aider, et que j'aime beaucoup Melbourne, incomparablement plus que Sydney.
Pour revenir à nos kangourous, nous voilà donc arrivant dans une superbe maison en bois pour prendre soin de la Wendy; 3 couples vivent ici. Cette impressionnante demeure, surmontée de nombreux panneaux solaires, située hors de la ville, est un lieu qui se prête parfaitement au repos où aux activités créatives.
Nous montons sur le toit afin de colmater les fissures, et en profitons pour discuter et prendre le thé (situation pour le moins pittoresque que de prendre le thé sur le toit d'un van). L'un des occupants de la maison construit des barques, nous avons une de ses (superbes !) œuvres au dessus de nos têtes. Un autre a une activité fort originale: il enseigne aux gens à fabriquer leur propre guitare. Il m'a appris qu'il fallait environs 2 semaines, à raison de 8 heures par jour, pour arriver à cette fin; j'imagine la force de la relation qu'il doit exister ensuite entre le musicien et son instrument.

La fin de journée arrivant, nous quittons la maison, et le (jeune) danois nous conduit à l'endroit où il fabrique les guitares: une inattendue communauté d'artistes, du luthier au couturier, vieille d'environ 70 ans. Ce mini village est surprenant sur plus d'un point: son architecture faisant penser à des maisons romaines, son emplacement - dans les bois, à moins d'une heure de Melbourne -, son restaurant « cuisine provençale », ses sculptures disséminées dans les ruelles, sa beauté; quelle splendide façon de terminer une journée pour le moins exotique, que j'aime quand des rencontres aux hasard mènent à de si magnifiques expériences.

Mag 21/03/2010, 13:23

Salut,

apparemment tu as l'air de passer un agréable séjour malgré la crevaison de ton pneu, j'espère que tu en profites un max, en tout cas, je continue de te lire sur ce blog.
Bises ! Mag

Goffi 30/03/2010, 03:12

Ça pour en profiter j'en profite ! Je rentre d'une semaine en Tasmanie (superbe ! j'en parlerai probablement dans un futur billet) et je (re)vois Gogol Bordello en concert ce soir :)


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Francois 02/04/2010, 15:51

Salut Gof, on dirait que tu t'éclates bien; profite en... A bientot

bernadette poisson 07/09/2010, 15:20

j'envie tes découvertes,le dépouillement matériel ´la libert´de type rimbaldien que tu as eu le courage de choisir profite de ta jeunesse «carpe diem « pas d'entraves je te suggères déditer ton carnet de route ta marraine envoie-moi un petit mot éventuellement

Ma nouvelle copine

goffi 23/02/2010, 05:22 extrait de vie oz

Je l'ai rencontrée à Sydney, et notre relation a commencé sur les chapeaux de roues: Wendy a du caractère, et j'ai toujours été attiré par les forts caractères.
Cette brunette de 25 ans ne se laisse pas intimider facilement: il faut lui parler avec tendresse si on souhaite un minimum d'attention de sa part. Une histoire avec Wendy n'est pas une mince affaire, elle est exigeante et entretenir notre relation demande de la patiente, et de l'argent. Mais notre histoire est belle est bien partie, c'est avec elle que je vais écrire un nouveau chapitre, un excitant chapitre.
J'ai couché avec Wendy pour la première fois à Tilba, charmant petit village de la côte Sud, suite à une dispute qui nous laissé, un moment, au bord de la route. Mais elle vaut bien ça, je pense que notre histoire restera dans les annales.

Je suis désormais à Melbourne, ville nettement plus vivante et intéressante que Sydney, la culture alternative y est bien plus palpable: la première chose que j'ai vue en arrivant sont les nombreux tags artistiques sur les murs. En une semaine, j'ai déjà eu l'occasion d'aller, outre les house parties qu'on peut trouver partout, à une soirée hippie où se sont mélangés de nombreux instruments autours d'un feu (de la flûte à au violon, en passant par guitares et djembés) et autres thés au épices, à un grand festival musical gratuit, à une salle/bar alternative où j'ai pu voir un groupe très sympa ou encore à un marché de nuit avec un impressionnant spectacle de jonglage de feu.
Les transports en commun sont incomparablement mieux faits qu'à Sydney, et la ville est agréable. Je pense que si je devais vivre dans une grande ville en oz, ce serait celle là.

Je ne sais pas encore combien de temps je vais rester, mais j'envisage de partir assez rapidement en Tasmanie. Je me suis également inscrit à HelpXchange, un site où on trouve logement et nourriture en échange d'un peu d'huile de coude (le même principe que le Woofing), une bonne occasion de découvrir la vie un peu plus dans la nature et probablement dans une ferme.

Voilà pour les brèves nouvelles du moment, j'ai un peu de mal à m'organiser pour écrire plus vu que je bouge tout le temps en ce moment :)

fla 23/02/2010, 09:59

j'aime bien Wendy! Et la Tasmanie et tout le reste profites bien, mais ai-je vraiment besoin de te le souhaiter?! Par contre je te souhaite un très bon anniversaire en très en retard! Bisous

Goffi 11/03/2010, 07:04

Non, pas vraiment besoin de me souhaiter d'en profiter :).
Faut vraiment que je commence à me bouger pour la Tasmanie, ça va être limite après pour le timing...


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souliane 17/03/2010, 14:03

Annales ?

Goffi 17/03/2010, 23:35

souliane> oui, il est où le pb ?


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bernadette poisson 07/09/2010, 15:27

magnifique ta nouvelle copine métallique bleutée câline parfois crevée-tu l'épuises..-elle te conduiras partout peut-être au paradis...soigne-la bien elle est fragile ...berna

Ce qui change

goffi 24/01/2010, 08:21 extrait de vie oz

Aller, ça fait un moment que je n'ai pas parlé d'oz, et on me demande tout le temps comment ça se passe :). Au passage, je rappelle que vous pouvez vous abonner au blog pour savoir quand il y a de nouveaux billets, notamment avec un client mail comme Thunderbird (vous verrez qu'il y a de nouveaux billets de la même façon que vous voyez qu'il y a de nouveaux mails). Vous trouverez facilement comment faire sur le net.

Sydney ressemble pas mal à une grosse ville Européenne, mais du point de vue d'un français quelques trucs changent (pas forcément spécifiques à l'Australie, souvent issus de l'influence anglo-saxonne):

L'arrivée:

C'est la grosse démonstration avec le contrôle à la douane, les chiens qui passent dans les bagages et tout. Il y a le fameux papier d'immigration avec la case à cocher du style « comptez vous faire un Acte terroriste ? » ou un truc du genre.

La conduite:

Ici on conduit à gauche. C'est con à dire, mais quand vous avez passé la majeure partie de votre vie à regarder d'un côté de la route en traversant, faut faire gaffe... Mais bon, après avoir failli se manger une ou deux voiture et un bus, on apprend.

Les australiens indiquent souvent sur le trottoir où regarder pour les voitures, c'est pas idiot...

Les feux font du bruit (comme dans beaucoup de pays, en France ça arrive vraiment doucement). Au début ça fait la guerre des étoiles (non je dis pas starwars parce que je suis un vieux), mais on s'y fait, et c'est très bien pour les handicapés. De façons générale, j'ai la nette impression que les handicapés sont beaucoup plus pris en compte dans les infrastructures ici (ascenseurs dans les transports publics, braille, etc).

Les routes sont larges, souvent en quadrillage (comme à Nouméa pour ceux du caillou), les feux sont doublés (en fin de route, et sur la route en face après l'intersection), comme en Suisse. Les panneaux des rues ne sont pas sur des immeubles comme en France, mais souvent sur des poteaux, parfois en face de la rue. Je trouve ça moins pratique parce que je ne sais pas toujours où les trouver (des fois il n'y en a tout simplement pas, parce qu'on n'est pas à une grosse intersection), mais je pense que c'est juste une question d'habitude.

Niveau conduite, il faut se faire aux instruments inversés: on indique assez régulièrement qu'on va tourner à gauche en mettant les essuie-glace ou en changeant de vitesse. La conduite à gauche on s'y fait rapidement, mais quand on y pense: un moment d'inattention et on se retrouve du mauvais côté de la route. Pour les rond-points je n'ai pas eu trop de problèmes. Par contre on se pose quelques questions du style « où est la voie la plus lente ? De quel côté il faut doubler ? » (la voie de gauche et par la droite).

Oui parce que je conduis ! Je me suis acheté un van :). Bon je ferai un billet un peu plus tard dessus, pour l'instant je suis dans la paperasse et les premiers ennuis (fuite, enregistrement, équivalent contrôle technique, ça va me coûter cher cette histoire).

J'ai vu les fameux panneaux en losange jaune ! Pas encore ceux avec des kangourous, mais c'est déjà assez fun.

La forme de la ville:

Je l'ai déjà dit, mais le modèle est différent de la France: des gros building dans le CBD (Central Business District - quartier des affaires -, le cœur de la ville), avec quelques gros hôtels, mais les résidences sont majoritairement en banlieue. Les routes étant en quadrillage, les magasins, bars, et autres établissements sont tous alignés.

Les transports en commun:

Alors ça c'est une catastrophe à Sydney: plusieurs compagnies, un ticket pour l'un ne marchera pas forcément pour l'autre (par exemple prendre le tram ne permet pas de prendre le bus), on attend, c'est cher. Bon y'a quand même une navette gratuite qui fait le tour du CBD, mais qui s'arrête à 17h. Le centre se fait très facilement à pieds de toute façon.

Par contre le bus, faut s'y faire: si vous êtes à un arrêt mais que vous ne faites pas de signe au conducteur, le bus ne s'arrête pas (oui je sais, c'est souvent le cas en France aussi, mais je n'ai jamais raté un bus à cause de ça). Si le bus est trop plein (comprendre une quinzaine de personnes debout), le bus ne s'arrête pas. Si on va juste devant la porte avant que le bus ne s'arrête, le conducteur râle. Si le bus sort de son arrêt, fait 2,45 m et s'arrête à un feu qui _vient de passer au rouge_ et qui dure 10 min, et que vous, comme un couillon, vous arrivez et vous frappez à la porte pour demander qu'on vous ouvre, le chauffeur n'ouvre pas (fallait être là 3 secondes avant pour qu'il soit à l'arrêt et non à l'arrêt + 2,45 m). Oui oui j'ai déjà raté 2 bus (et attendu une fois plus d'une heure pour avoir le suivant).

la monnaie:

Les billets on une partie transparente, et les pièces ont des tailles qui surprennent: la pièce de 2 $ est plus petite que la pièce de 1 $, les cents sont plus gros que les dollars, et y'a pas de pièces de 1 ou 2 cents, autrement dit quand vous achetez un truc 2,48 $, c'est arrondi à 2,50 $. Et comme c'est anglo-saxon, faudrait que je mette le signe devant, et un point à la place de la virgule: $ 2.50

les cartes de crédit:

Elles n'ont pas de puce ici ! Et le code n'est pas nécessaire pour payer (on vous demande « code ou signature ? »), autrement dit, mieux vaut ne pas se la faire tirer. Quand vous payez, on vous demande « cheque, saving, or credit » ? Bon je crois que ça tape pas dans le même compte, ou je ne sais quoi, moi je mets toujours « credit ».

les communications:

Internet est à la rue complète par rapport à la France: c'est cher, limité (par exemple 10 Go/mois), lent. Mais on trouve assez facilement (du moins à Sydney) des réseaux ouverts (comprendre non protégés), sans trop savoir si c'est intentionnel ou pas. À Sydney on arrive à trouver des cyber cafés peu chers (2 ou 3 $ / heure).

La téléphonie est par contre beaucoup moins chère qu'en France: les cartes prépayés pour les portables sont utilisables, on s'en sort pour 20 ou 30 $ par mois. Bon c'est assez bizarre par contre: ils ne comptent pas en minutes mais en dollars, on voit des cartes du genre « carte à 20 $, 80 $ de communication ». On trouve aussi des cartes très abordables pour appeler des fixes en France (comprendre: si vous voulez que je vous appelle, donnez moi un numéro de fixe ! Et ça marche aussi pour ceux qui me lisent depuis un autre pays genre Autriche ou Suisse au hasard).

Backpackers:

Là c'est clair, l'Australie est LE pays des backpackers (routards), et Sydney semble en être LA ville. Il y a des auberges de jeunesse à tous les coins de rues, des bars pour backpackers, des magasins, des magasins spécialisés dans les vans, des plans touristiques partout.

J'ai lu je ne sais plus où que Sydney est une des villes les plus cosmopolites du monde, et ce n'est pas démenti: on croise de tout, et beaucoup, beaucoup, beaucoup de jeunes venus souvent pour 1 an (le visa vacances travail a beaucoup de succès). À Sydney on croise de très nombreux français (j'ai envie de dire trop, pas que j'aime pas les français, mais ça dépayse pas beaucoup, et c'est pas top pour apprendre la langue) et beaucoup d'allemands aussi. Il y a une très forte population asiatique (le chinatown est impressionnant), mais j'ai aussi rencontré des colombiens, des canadiens, des américains, des anglais, des espagnols, etc. C'est vraiment super de pouvoir rencontrer des gens des 4 coins du monde, qui ont toujours de belles histoires à raconter.

La langue:

Alors là c'est de l'anglais c'est sûr, mais ça varie. Déjà le fameux accent: à Sydney on parle souvent à des étranger, donc l'anglais est assez facile à comprendre (parce que plus lent et avec des mots plus simples, mais des fois l'accent est incompréhensible).

Quand on croise un Australien, c'est très variable: certains se comprennent très facilement, d'autre c'est très très difficile (ceux qui viennent de l'ouest en général). En plus il y a parfois de l'argot, mais je pense que j'y serai plus confronté quand je vais quitter Sydney.

Souvent quand on ne connait pas un mot, le gros truc c'est d'essayer le bluf en utilisant le mot français avec un gros accent angliche, et souvent ça passe. Mais des fois on se retrouve avec des expressions qui changent, et là on passe pour un con =).

Genre on s'est foutu de moi quand j'ai dit « take a bath » pour aller me baigner à la mer: en effet ça se dit pour prendre un bain dans une baignoire, il faut dire « go swimming » (aller nager). On dit « to have a shower » (avoir une douche, et non prendre une douche).

L'heure ne se dit pas comme à on l'a appris à l'école, même si c'est bien évidemment compris. Ainsi on ne dit pas « half past seven » (7:30), mais plutôt « seven thirty ». Les numéros de téléphone se disent chiffre par chiffre et non par nombres de 2 chiffres comme chez nous.

Par contre les australiens reprennent très rarement quand on fait une faute s'ils arrivent à comprendre. C'est un peu dommage parce que du coup on ne peut pas se corriger.

Ah et l'accent frenchy, on le garde (y compris ceux qui sont là depuis plusieurs années). Souvent on me dit « vous, vous êtes français » à ma première phrase, parfois juste avec mon « hi » (salut). Bon il a l'air de plaire en général, alors c'est pas trop grave .

les loisirs:

Pour ce qui est des loisirs type cinéma ou musée, je ne peux pas trop en parler, vu que c'est souvent hors de prix (il y a certains musées gratuits ceci dit). Le dernier blockbuster (en 3D avec des gens bleus) sur l'Imax (le plus grand écran du monde) coute 27 $ (plus de 17 €) ! L'aquarium, la tour de Sydney sont aussi hors de prix. J'avais déjà pas spécialement envie de voir ça, ça a fini de me calmer.

En parlant de blockbuster, il y a les fameux magasins de cette enseigne d'où provient le terme.

les magasins, l'alcool:

La poste et les pharmacies sont de vrais magasins: on peut acheter des piles ou des jouets à la poste du coin, il y a de la pub pour les médicaments dans les pharmacies, et on peut en prendre bon nombre sans ordonnance (consulter un médecin est très cher ici).

On trouve partout des magasins de « médecine » alternative, notamment pour des plantes.

Les magasins ferment plus tard le jeudi, et beaucoup restent ouvert le dimanche (bon je vais pas lancer le débat ici, mais inutile de dire que j'en pense).

Un truc particulièrement chiant: les prix sont loin, très loin d'être toujours mis. Du coup faut demander (à chaque fois, ça gonfle vite), des fois vous faites pas gaffe, et ça peut vite saler l'addition.

Il n'y a pas de grandes surfaces au sens français, plutôt des magasins spécialisés. L'alcool ne se trouve pas dans les supérettes, mais dans des magasins séparés (les bottle shop). J'ai même réussi à trouver de bonnes bières belges, mais hors de prix. L'Australie produit pas mal de bières (assez moyennes pour celles que j'ai goûté jusqu'ici), bien plus que la Foster qui est une bière non consommée ici (on les comprend) et plutôt réservée à l'exportation. L'oz est aussi célèbre depuis quelques temps pour ses vins: on ne trouve pas de vins premier prix comme en France (ça commence autour des 10 $, plutôt 15 $ ou 20 $), et il faut reconnaître que j'en ai goûté un ou deux qui n'étaient pas mauvais du tout.

La vente d'alcool est interdite après minuit, et on ne peux pas consommer dans pas mal d'endroit: la rue, les parcs (oui j'ai déjà rencontré des flics à cause de ça), les plages (surtout pendant le Chrismas Eve, voir plus bas).

On trouve aussi beaucoup de magasins asiatiques, notamment un pas loin du chinatown avec plusieurs imposants rayons de nouilles instantanées (vous savez les nouilles à 40 cents qui se font en 3 minutes), des boissons asiatiques, tout un tas de variétés de soyos (bien plus que le seul kikoman classique qu'on trouve parfois en France), etc. J'ai même goûté une boisson à l'aloe vera.

Et le meilleur pour la fin: on trouve des tim tam !

l'écologie:

On ne peut pas dire que ça pose de gros soucis de conscience ici: littéralement tous les magasins ont la clim à fond avec les portes grandes ouvertes, j'ai vu plusieurs maisons avec les robinets qui ne ferment pas correctement et l'eau qui coule en permanence, ou des lumières et autres appareils restés allumés (ça rappelle malheureusement assez l'Europe sur ce point).

les petits boulots:

Il y a mal de petits boulots, et notamment - chose que j'avais déjà vue en Irlande -, des gens qui restent juste à tenir un panneau pour une pub, souvent en plein soleil, et distribuant des tracts aux passants. Boulot particulièrement dégradant, où on trouve bien entendu beaucoup de jeunes et autres backpackers sans le sou.

La salle de bain:

Dans les quelques salles de bain que j'ai vu, la douche est sur un mur, et l'eau s'écoule au milieu de la pièce. Pour se laver les mains, l'eau chaude et l'eau froide sont sur deux robinets séparés (pas de mitigeur), je n'ai toujours pas compris l'intérêt (même chose en Irlande).

Les manifs, la politique:

Alors là, rien mais rien à voir du tout avec ce qu'on a en France. Les manifs que j'ai vues ici, c'est des gens qui restent sur le côté d'un trottoir, sans un mot, avec juste des pancartes. Des fois y'a un mec qui fait un peu de bruit pour tromper l'ennui. Bref de la manif politiquement correcte.

Par contre j'ai pris contact avec quelques anarchistes: j'ai trouvé une librairie/bibliothèque/lieu de discussion très sympa, et j'ai été agréablement surpris par les bouquins que j'y ai trouvé. J'ai pu discuter un peu: l'Australie n'est clairement pas un pays de bouillonnement politique, mais on peut, en cherchant bien, trouver des activités, principalement dans les grandes villes (Sydney et Melbourne en tête). J'ai parlé de Nimbin, la communauté plus ou moins hippie qui s'est installée depuis quelques années au nord-est de la Nouvelle-Galles du Sud (New South Wales). Bien que ça semble être principalement un lieu de tourisme horticole, on m'a conseillé d'y aller pour voir comment « le temps s'est arrêté dans les années 70 » là bas. De toute façon, depuis mon excellente expérience à Longo, j'ai bien l'intention de voir d'autres types de communautés alternatives (même si je suis plus intéressé quand il y a une véritable action politique derrière).

En tout cas ce lieu libertaire m'a bien plu.

La vie de nuit:

Pour l'instant j'ai été très déçu par Kings Cross, réputé pour être le quartier de la nuit: c'est surtout des boites à DJ, hors de pris et sans ambiance. J'ai plus apprécié Newtown - qui est plutôt le quartier alternatif -.

Mais je n'ai pas encore trouvé de bars conviviaux, pas chers, avec des groupes locaux ou alternatifs, où on peut discuter et rencontrer du monde facilement, j'ai l'impression qu'il y a une grosse différence culturelle de ce côté.

On m'a cependant parlé d'Annandale Hotel, un bar alternatif, je n'ai pu y entrer une première fois (complet), j'espère pouvoir essayer avant de quitter Sydney.

La communauté gay:

Sydney est réputée pour héberger une des plus importantes du monde, avec San Francisco. J'ai fait un tour dans une boite gay dans Oxfort street, c'est assez sympa: des déguisements hauts en couleur de partout, c'est pas cher, y'a des spectacles (un peu dans le style Priscillia folle du désert pour ceux qui ont vu le film - merci Fabien pour le conseil - ), et, contrairement à ce que j'ai pu voir en France, c'est ouvert pour les hétéros (les « straights »). Sydney est très ouverte sur la sexualité, et on ne peut que saluer. On croise beaucoup de travestis, et ça semble ne choquer personne (même si j'imagine que l'intolérance est présente ici aussi).

Oxfort street est une expérience à vivre un samedi soir vers minuit, c'est assez particulier.

En février il y a le Mardi Gras à Sydney, qui est célèbre notamment pour les animations de la communauté gay sur Sydney, mais je ne serai probablement plus là à ce moment.

La religion/sectes:

On voit des pubs pour Jésus, même des guerres de religions genre « ne laissez pas les chrétiens vous détourner de Jésus ». La scientologie a un immeuble assez énorme en plein centre (comme dans pas mal de villes en France).

La télé:

Alors là, c'est tout simplement insupportable. Il y a des pubs toutes les 5 min, et je n'exagère pas. J'ai essayé de regarder un ou deux films pour travailler mon anglais, dès qu'on est un peu dedans, boom pub. Je pense qu'il y a aux bas mots une dizaine de plages de pubs pendant un film (parfois même des infos, des bandes annonces, l'annonce du programme suivant). J'avais envie de les tuer quand ils ont fait ça avec Edouard aux mains d'argents. En plus de ça le générique est laissé dans un coin en montrant autre chose, sans aucun respect pour ceux qui y ont bossé. Tout est extrêmement agressif (surtout la pub), ça cri tout le temps. Bref, déjà que la télé est inregardable en France, ici ça bat des records.

le courrier:

les format enveloppe et papier à lettres sont beaucoup plus petits (et les timbres énormes, pas super pratique). Le papier à lettres que j'ai vu comporte des lignes, le code postal se trouve à gauche. Le papier à lettres est très fin, rendant difficile d'écrire sur les deux faces.

la nourriture:

On va couper tout de suite court à une idée reçu: on peut manger très bien en Australie. Les fruits et légumes ne sont pas chers, la nourriture asiatique non plus (spécialement à chinatown). Bon c'est sûr que si vous allez manger dehors et que vous passez votre vie dans les très (trop) nombreux fastfoods, à bouffer du hamburger tout le temps, ça va pas être super.

Je cuisine plus qu'avant, et c'est bien agréable. J'ai pu refaire les biscuits à l'anis que ma grand mère paternelle faisait et que ma mère me faisait quand j'étais petit (merci pour le recette m'man :) ), et qui ont eu beaucoup de succès:

En plus de ça, une de mes (ex) colocs est passionnée de cuisine et fait des études dedans, autant vous dire que c'est (était) le bon plan ! Elle fait assez souvent des plats asiatiques ou autres (non Soul, ne pleure pas !).


les glaces:

Désolé Adrien pour ton plan pour faire fortune en vendant des glaces en oz: mais il y en a partout ici.

Vous avez déjà vu dans les cartoons le marchant de glace avec la musique horripilante ? Ben on a le même et j'ai envie de le tuer quand il passe pendant plusieurs heures dans les rues. J'en ai gouté une, c'est absolument infecte ! Bon par contre il y a des glaces italiennes dans certains endroits stratégiques (comme le quartier italien !), qui semblent bien meilleures...

La mer:

c'est grand, y'a du sable, du Soleil, et des vagues ! Y'a des surfeurs de partout, le pied.

Les gamins jouent moins au foot qu'au criquet, où à une espèce de rugby (peut être le fameux football australien, ou footy ?).

Ils aiment bien dessiner des trucs dans le ciel avec les avions: des smileys, des « bondi » (nom de la plage), c'est marrant mais pas top niveau écologie.

les barbecues:

Ça, c'est excellent ! Les australiens sont très friands de barbecues (ou BBQ comme ils disent ici), et il y a des BBQ publics un peu partout: dans les parcs, les plages, etc. Il suffit d'appuyer sur un bouton et c'est parti. C'est vraiment excellent de se faire un BBQ sur la plage, en tapant la discut' avec un peu tout le monde.

Ils sont différents des nôtres par contre: des espèces de machines à gaz infernales chez les particuliers, sur les plages je pense que c'est plutôt électrique. Au lieu d'une grille on a une plaque: je trouve ça moins bien pour la viande (surtout que vu que c'est électrique ou à gaz, on n'a pas la fumée qui vient la parfumer), mais ça a la gros avantage de permettre de tout cuire, notamment les légumes (les végétariens doivent apprécier).

la nature:

Inutile de dire qu'elle est extraordinaire ici. Des arbres immenses, des animaux fabuleux partout. Et en plus ça change entre le jour et la nuit... Je suis resté le dernier coup dans un parc en plein centre de Sydney pendant la nuit, et des dizaines d'Opossums (une espèce de croisement entre un chat et un écureuil) sont sortis de partout, se dressant sur leur pattes arrières pour nous regarder, ou grimpant aux branches, pour s'y accrocher avec leur queue et y chercher de la nourriture.

J'ai aussi déjà croisé, en me baladant à Manly (une île avec plusieurs plages sympas, très populaire) un énorme lézard, de la taille d'un petit chat (et beaucoup plus long bien sûr). Une dame nous a expliqué qu'il était capable de nager, ça doit être impressionnant dans l'eau.

La ville, en dehors du CBD bien sûr, est peu dense, il y a beaucoup de nature partout, des parcs, des arbres entre les maisons, c'est très agréable.

le temps:

D'après ce que j'ai entendu, c'est assez spécifique à Sydney: il est très (très très) changeant; vous pouvez avoir 35 °C un jour, et en perdre 10 le lendemain, avoir un soleil magnifique le matin et de la pluie l'après midi, une fois une nuit chaude, une fois il faut la couverture. Comme je l'avais déjà entendu, on peut avoir les 4 saisons en 1 jour ! Bon on a quand même des semaines complètes de soleil (et il tape !). Il y a parfois beaucoup de vent (ça rappelle Marseille); entre le soleil, le vent et les vagues, c'est le paradis pour les surfeurs, véliplanchistes, et autres amateurs de sports de mer. Il y a aussi des événements exceptionnels comme des tempêtes de sable, il y en a eu une apparemment impressionnante il y a quelques mois, avant que j'arrive.

les temps:

Et oui, il y a dix ans déjà que je revenais de Paris où j'avais fêté l'an 2000, ça me semble hier. C'est incroyable de penser à tout ce qu'il s'est passé en si peu de temps. Tout va décidément trop vite.

la maison:

je viens de quitter ma coloc, et je suis pour l'instant chez un ami, le temps de régler les problèmes avec le van. Je devrais bientôt prendre la route, le véritable début de l'aventure...

Cyril D 25/01/2010, 11:30

10GO/mois, ça fait pas beaucoup...

jerry 30/01/2010, 21:53

je souhaite bon van ! :P

Goffi 03/02/2010, 11:20

Cyril> Et en plus ça rame !
jerry> * soupir * (non en fait elle m'a fait sourire ;) ).


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Pebron 23/02/2010, 23:48

Tu as oublier de dire que en australia on trie les poubelle en recyclage/pas recyclabe.

et tu a oublier de parler des filles, leur look, la taille de leur boobs !

Aer 25/02/2010, 16:34

You're welcome.

Ca a l'air de bien se passer en tout cas ton voyage, bon courage pour la suite mon ptit jéjé !


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R.I.P.

goffi 30/12/2009, 01:32 extrait de vie oz Libre

À l'origine, je voulais faire un post pour rappeler rapidement ce qu'est le projet Open Moko, et pour dire que grâce au Freerunner, à Navit et à Open Street Map, j'avais un navigateur GPS entièrement Libre (soft et hard, sauf les satellites...) qui fonctionnait parfaitement en Australie (du moins à Sydney) et qui m'avait déjà bien dépanné.

Oui mais voilà... Je n'ai pas écouté le visiteur du futur qui m'a dit « Surtout, ne lance pas cette machine à laver ! ».

Parce qu'en lavant mon linge (NDM: ce qui tend à prouver que ça m'arrive de laver mes affaires), j'ai embarqué avec le reste de mes draps le fameux appareil, utilisé peu avant sur le lit.

Donc voilà, je me retrouve sans téléphone, et sans ce jouet (de bourgeois il faut bien le dire, mais fait vraiment avec le bon esprit). Je peux vous dire qu'on se sent vraiment stupide dans ces moments...

Pour rappel, le Free Runner est le deuxième appareil du projet Open Moko, qui vise à produire un téléphone libre (logiciellement et matériellement - comprendre que tout ce qui sert à le construire, les schémas et autres codes sources, est disponible librement sur internet [à l'exception d'une puce pour des raisons de NDA* il me semble] -), ce qui est assez osé et bien joué dans ce domaine ultra-concurrentiel.

Malgré des débuts difficiles (communications très mauvaise, autonomie faible, etc), le projet était vraiment arrivé à quelque chose d'utilisable (je m'en servais sans problème majeur comme téléphone de tous les jours).

Navit quant à lui est un logiciel Libre (bon si vous lisez ce blog vous devez avoir plus ou moins une idée de ce que c'est, sinon je vous invite à lire la page wikipédia et mes archives), qui est lui aussi parfaitement utilisable grâce notamment à Open Street Map.

Open Street Map est un projet de cartographie mondiale, mais où les données sont libres et librement éditables par tout le monde. Vous allez me dire « oui mais l'autre grand machin là, ils nous pond des cartes et bientôt un logiciel GPS tout gratos », et je vais vous répondre que d'une part ce n'est gratuit qu'en apparence (le but étant d'être démocratisé puis rémunéré par des pubs, et je ne parle même pas des problèmes de vie privée), et d'autre part ce n'est pas libre (on ne fait pas ce qu'on veut des données, loin s'en faut). OSM (ça fait classe l'acronyme hein ?) est mature dans de nombreux pays (en Australie, ou du moins à Sydney c'est le cas donc), avance très (très très) rapidement, et vous faites ce que vous voulez des données, y compris les embarquer pour une consultation hors ligne (comprendre: prendre la carte et la consulter dans un navigateur GPS sans nécessiter une connexion internet). On l'appelle souvent le « Wikipédia de la cartographie ».

Enfin le visiteur du futur est une web série vraiment bien faite et drôle que vous trouverez sur frenchnerd. Elle n'est malheureusement pas libre, mais d'autres vidéos sur ce site sont sous Creative Commons (bon c'est technique les licences, mais un coup de wikipédia répondra aux questions des intéressés)[apparemment j'ai parlé trop vite pour les creative commons, j'avais vu la mention sur frenchman, mais il semble plutôt qu'elle soit là pour la musique]. Un bel exemple de ce qu'on peut faire avec du talent et peu de moyens.

Bon Ange, Wild Cat et Jerry ça suffit là, je vous entends rire jusqu'ici (les intéressés comprendront).

PS: au moins mon FreeRunner est propre maintenant :o/

* Non Disclosure Agreement (accord de non divulgation): un truc tout pourri pour dire « en gros je veux bien t'expliquer - mais juste à toi - comment je le fais mon gâteau, mais tu le dis à personne hein, parce que sinon je t'envoie mes potos de la police, et ils vont te péter ta gueule. »

Aer 02/01/2010, 19:31

J'espère que tu n'as pas jeté de canette a coté d'une poubelle !


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jerry 11/01/2010, 11:34

salut !

paix a son ame !
Tu envisage quoi en remplacement ? un iphone ? un android ?
(attention troll inside)

Jerry

ange 11/01/2010, 11:43

C'est l'histoire de plouf le telephone...

Goffi 11/01/2010, 15:25

Aer> les derniers épisodes sont excellents
jerry> rien, un tél premier prix (parce que c'est quand même utile).


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passant 07/08/2010, 13:44

pas regarder des p0rn sur son téléphone dans son lit